Mercredi 10 mars 2021
L’algérianité est inaliénable et imprescriptible
« La non-violence est la loi de notre espèce tout comme la violence est la loi de l’animal. L’esprit dans l’animal est à l’état latent, et l’animal ne connaît pas d’autre loi que celle de la force physique. La dignité de l’homme exige qu’il obéisse à une loi plus haute, à la force de l’esprit », Ghandi dans lettre à l’Ashram.
Le peuple algérien vient de répliquer avec force et détermination à l’attention de ceux qui tentent de s’arroger le droit de décider de maintenir ou de déchoir de leur nationalité d’origine celles et ceux vivant à l’extérieur du pays qui, pacifiquement se sont joint à la volonté populaire exprimée par l’ensemble de leurs compatriotes depuis l’avènement du 22 février 2019 en revendication d’un État de droit.
Cette forme de radicalisation des tenants du pouvoir absolu s’explique par une fuite en avant qui constitue pour le moins une énième manoeuvre pour faire diversion et ce, nonobstant les multiples observations émanant des organismes internationaux quant à la nécessité de se conformer aux règles édictées par les instances et institutions relevant des droits de l’homme de l’ONU.
Véritablement, le pouvoir qui est entrain de vivre son ultime moment de doute pose en tout cas cette impression de ressembler à la bête blessée qui, dans la folie de son désespoir de cause se débat mains ne rompt point, car la nature idéologique d’une pareille structuration n’admet son hécatombe qu’une fois le cadran de la montre donne le signal pour un déclin précipité.
Pour revenir à cette notion de nationalité et faire rappeler à Belkacem Zeghmati, en ignorant qu’il est que la période de déchéance de la nationalité laquelle est tout de même attentatoire aux droits de l’homme, ne vaut en réalité qu’ un sursis accordé au système auquel il appartient de se voir désintégrer, car il est bien évident que l’inopposabilité de cette déchéance qui n’est qu’un moyen chimérique et illusoire pour un État oppresseur de perdurer dans son pouvoir tant qu’il subsiste encore.
La réplique n’ayant pas tardé d’ailleurs à nous parvenir de la profondeur du peuple algérien qui, lors de la marche du vendredi 5 mars 2021, a entonné à gorge déployée je cite : » Vous ne pouvez pas nous faire peur avec la nationalité, nous sommes imbibés de patriotisme », un slogan qui tombe à point nommé, mettant en dérision cette honteuse demande de déchéance de nationalité d’une partie de nos compatriotes résidents à l’étranger, est perçue comme une leçon de patriotisme à l’endroit des vilains instigateurs de cette loi scélérate.
Sans aucune complaisance de ma part me permettant de dire au jour d’aujourd’hui, que le peuple est parvenu à un niveau de maturité jamais égalé depuis février 2019, pour avoir su revendiquer la liberté de pouvoir disposer de lui-même, sans aucune autre tutelle ni à en être influencé par les chants des sirènes.
Il a assité impuissant des décennies durant à essayer de s’y accommoder en dépit de la médiocrité d’un personnel vulgaire, inculte et inéduqué sensé le représenté aux seins des instances dont il n’a à aucun moment assisté d’ailleurs à leur mise en place.
La marche pour la liberté de la femme algérienne organisée en ce lundi 8 mars a confirmé sans embage le rejet tant en la forme qu’au fond de la nature même d’un système honnis, autoritaire et despotique qu’oppresseur qui n’a que trop duré, un système suivant lequel la population n’est autre chose qu’une simple pièce d’un jeu qu’il manipule au gré des intérêts intra et extra-muros.
Celle des étudiants d’aujourd’hui mardi 9 mars 2021 par contre, en dépit des empêchements et autres obstacles dressés à leur faire barrage, à l’exemple de la marche de Tizi-Ouzou, vient de sonner une bonne fois pour toute le glas d’une dynastie qui a su conserver son trône qu’en usant de pratiques déloyales de division.
Le régime qui a en tout temps excellé tantôt par le mensonge, la trahison, le racisme et la discrimination, et tantôt par la religion et l’identité pour venir à bout d’un peuple qui, il faut le répéter, retrouve enfin sa dignité par sa soif de liberté, son civisme et son comportement pacifique dans la manière de vouloir revendiquer ses droits.