Dimanche 17 octobre 2021
« L’Algérie a besoin d’une seconde libération »
Le peuple algérien a urgemment besoin d’une libération, « mas cette fois de ses dirigeants âgés ».
C’est le titre d’un article paru le 14 octobre 2021 dans le Magasine américain Foreign Policy, sous la plume du journaliste et écrivain Francisco Serrano chargé du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord, qui nous livre dans un langage très clair, les différentes étapes de bouleversement qui ont mis au défi le pouvoir algérien depuis l’indépendance à ce jour.
Il cite le mouvement de contestation pacifique du 22 février 2019 qui devait-il mentionner, a sonné le glas de la quatrième mascarade électorale et chassé le président déchu, « laissant derrière lui un pays ruiné ».
« Celui-ci n’est pas le seul responsable, il était là au début lorsqu’une jeune nation dynamique et nouvellement indépendante a vu son destin se transformer en une autocratie militaire… »
Et en un peu plus d’un demi siècle de reniement et de fausses promesses, en dépit d’une embellie procurée par la manne pétrolière, le pays vit encore une situation de précarité sans précédent, précise l’article.
Incapable d’introduire une quelconque amélioration dans le niveau de vie du citoyen qui ne cesse d’appeler inlassablement à une véritable refonte dans l’édifice constitutionnel de l’État, le pouvoir persiste à croire qu’en dehors de la gérontocratie finissante qui le compose, nulle autre possibilité de développement n’est en mesure de pouvoir y parvenir.
Le résultat est compromettant tel ce navire qui prenait eau de toute part et dans un ultime sursaut de vouloir sauver les meubles, il faudrait compter sur la hardiesse d’un peuple pour le mener à bon port, eu égard au manque de discernement d’un commandement complètement sclérosé.
En étant dans l’incapacité de reconstituer une forme d’apparence civile qu’il s’était fait fabriquer par le passé et continuer à gouverner comme à son habitude en étant tapis dans l’ombre, le pouvoir à préféré plutôt miser sur d’autres cartes, celle entre autres de diaboliser les opposants les qualifiant de complotistes contre la sécurité de l’État, peut-on lire dans l’article en question.
Et d’ajouter que dans sa fuite en avant, le pouvoir militaire tente d’imputer au Maroc la responsabilité d’avoir provoqué les incendies ayant ravagé la Kabylie le mois d’août de cette année, et qui a causé des centaines de morts et complètement dévasté les récoltes, les biens et le cheptel.
Le système ne pourra plus juguler le mécontentement social qui en résulterait par suite des différentes crises qui viennent frapper de plein fouet le citoyen lambda, et la dévalorisation de la monnaie du dinar, n’augure rien de bon pour la suite des évènements, si ce n’est à alimenter encore un peu plus le mécontentement populaire et par voie de conséquence, la réaction des tenants du pouvoir l’on s’y attend qu’elle en soit violente conclu l’article.
« Les algériens qui ont passé tout l’été à se procurer une alimentation en eau potable, vont certainement se demander comment se fait-il qu’un pays aussi riche en ressources naturelles, n’arrive plus à faire couler l’eau dans ses robinets ».
La dilapidation des deniers publics a été la conséquence de la situation financière du pays qui n’en plaise à Dieu, va devoir céder au moins disant des parcelles du territoire pour survivre.
Le pays ne serait plus à l’abri d’une éventuelle cessation de paiement, dès lors que « les réserves de change sont passées de quelque 120 milliards de dollars en 2016 à 42 milliards de dollars au premier trimestre 2021″conclu l’article.
Cette situation a été tout aussi compliquée par la baisse drastique des revenus pétroliers que par une inflation galopante, du à l’usage excessif de la planche à billets considérée à juste titre comme étant une des méthodes non conventionnelles pour le financement du déséqulibre structurel du budget de l’État par l’autorité de régulation.
Rezki Djerroudi
Source : https://foreignpolicy.com/2021/10/14/algeria-bouteflika-death-fln-hirak-oil-military-pouvoir/