Point de terrorisme, ni de menace de guerre nucléaire ou d’invasion de sauterelles. Non, elle a peur du ténia qui ronge ses entrailles. Elle a peur du mot mal interprété par une loi suspicieuse.
Vous pouvez soutenir que la terre et les cieux ont été créés en six jours, pas l’Algérie en deux mille ans, vous en prendre au Soleil, pas au Président. Les tribunaux sont aménagés en Golgothas, et la déclamation des délibérations dans les prétoires prend des accents d’oraison funèbre.
C’est pourquoi l’Algérie pèse ses mots lettre par lettre avant de les soumettre aux douaniers de la phrase. Mais taire les mots résistants revient à se terrer dans leurs tombeaux.
Alors, l’Algérie fait semblant de faire de la politique, bec dans le sable et cul à l’air libre, ce qui ne l’empêche pas de « festiver » à l’envi et même d’ériger des veaux d’or à la gloire de la moutonnerie. Elle est sans guide dans un désert saturé de mirages. Ainsi, chacun ses vaches et les lions seront bien encagés. Allons au souk du silence faire nos emplettes de lâchetés.
Oui, l’Algérie a peur. Pour ses enfants. Qui seront frappés d’aphasie de tant de mots barrés, au premier rang desquels « liberté »….
… pour les détenus d’opinion.
Achour Wamara