Deux universitaires Saïd Chemakh et Amar Laoufi ont été empêchés ce jeudi de se rendre à Paris pour participer à un colloque sur le théâtre amazigh. Combien d’Algériens sont interdits de sortie du territoire nationale ?
Pour qui ? Pourquoi ces deux universitaires ont été refoulés de l’aéroport ? Les autorités ne s’embarrassent pas des formes, encore moins du respect des lois en vigueur. Journalistes, hommes politiques, étudiants, … personne n’est épargnée par la répression.
En Algérie, le vertige de l’arbitraire ne connaît pas de limites. Ce n’est pas seulement l’identité amazigh qui se trouve la cible des tenants du pouvoir, ce sont tous les segments vivants et créateurs d’intelligence et de dissidence qui se trouvent dans leur collimateur.
Le régime en place ne se contente pas de mettre les citoyens derrière les barreaux. De placer sous mandat de dépôt pendant un an, comme le journaliste Mohamed Mouloudj et des centaines d’autres, voire deux ans comme Lounès Hamza, arrêté le 7 octobre 2020. Il empêche sans la moindre décision judiciaire des citoyens de voyager.
Pas moins de 300 prisonniers de conscience croupissent dans les prisons. Des centaines d’autres sont sous la loi d’airain d’une justice aux ordres. Un insoutenable ordre autoritaire s’est mis en place depuis bientôt trois ans en lieu et place du clan Bouteflika. Depuis l’intronisation de Tebboune à la présidence, la scène politique est placée sous sédation profonde. Désormais la seule certitude est l’incertitude des lendemains.
Yacine K.