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L’Algérie de Gustave Guillaumet (1840-1887)

Exposition monographique exceptionnelle en France

L’Algérie de Gustave Guillaumet (1840-1887)

L’Algérie de Gustave Guillaumet (1840-1887) est la 1 ère exposition monographique depuis 1899

Elle aura lieu au Musée des Beaux-Arts de La Rochelle 16 juin / 17 septembre 2018, au Musée des Beaux-Arts de Limoges du 19 octobre 2018 / 4 février 2019, au Musée d’Art et d’Industrie André Diligent/La Piscine de Roubaix du 8 mars / 2 juin 2019 .

L’exposition L’Algérie de Gustave Guillaumet est reconnue d’intérêt national par le Ministère de la Culture et de la Communication, Direction générale des Patrimoines, Service des musées de France. Elle bénéficie à ce titre d’un soutien financier exceptionnel de l’Etat. Avec le soutien exceptionnel du Musée d’Orsay.

Les musées des Beaux-Arts de La Rochelle et Limoges et le musée d’Art et d’Industrie André Diligent/La Piscine de Roubaix se sont associés pour réaliser L’Algérie de Gustave Guillaumet, première exposition monographique du peintre Gustave Guillaumet (1840-1887) depuis la rétrospective organisée en 1899. Elle sera visible au musée des Beaux-Arts de La Rochelle du 16 juin au 17 septembre 2018, au musée des Beaux-Arts de Limoges du 19 octobre 2018 au 4 février 2019 et au musée d’Art et d’Industrie André Diligent/La Piscine de Roubaix du 8 mars au 2 juin 2019. L’Algérie de Gustave Guillaume rassemble des œuvres de collections publiques méconnues et de l’important fonds des descendants de l’artiste. Elle revisite le versant algérien de l’orientalisme français, dans une perspective à la fois esthétique, historienne, politique et culturelle. Une cinquantaine de tableaux, des toiles inédites et des cabinets de dessins évoquent le contexte historique de la colonisation et surtout l’attrait du désert et la vie quotidienne. L’artiste propose une autre vision de l’Algérie et renouvèle profondément, à travers sa vision de ce pays, les thèmes de la peinture orientaliste. Né le 25 mars 1840, Gustave Guillaumet découvre l’Algérie par hasard alors qu’il devait s’embarquer pour l’Italie. Fasciné par le pays, il lui consacrera sa vie, allant jusqu’à vivre comme les Algériens. Au fil de ses séjours prolongés il établit une familiarité avec cet espace, ce qu’éclaire la tonalité particulière La Famine en Algérie, une toile dictée par les événements des années 1865-1868, à la fois exigeante, sensible et grave, restaurée grâce à une exceptionnelle levée de fonds.  

Œuvres méconnues, colonialisme et refondation de l’orientalisme

L’exposition L’Algérie de Gustave Guillaumet présente des aspects méconnus de la création de l’artiste, comme son œuvre graphique, ses travaux de jeunesse, les paysages algériens, les portraits et sa production littéraire. Elle apporte un éclairage nouveau sur sa peinture de genre et ses grands formats. L’œuvre plastique originale de Gustave Guillaumet ouvre un regard critique sur la peinture produite dans l’Algérie coloniale et renouvèle profondément les thèmes de l’orientalisme. L’exposition lui confronte également le regard contemporain de la vidéaste Habiba Djahnine. Au total une cinquantaine de tableaux constitue le noyau de l’exposition, avec des prêts majeurs du musée d’Orsay, des musées de Lille, Pau, ou Carcassonne entre autres et de magnifiques toiles inédites conservées en mains privées. Les œuvres sont complétées par des cabinets de dessins, renouvelés au cours de l’itinérance en raison de leur fragilité à la lumière. Trois grands thèmes ont été choisis : l’œuvre dans son contexte historique et l’attrait du désert avec notamment la toile Le Sahara, la vision ethnographique de vie quotidienne, et les scènes d’intérieur, renouvellement fondamental dans les thèmes de la peinture orientaliste. « Pacification » et colonisation de l’Algérie : au cœur de la domination coloniale « Il n’est, en ce pays, rien qui ne se revête de quelque beauté sévère, étrange ou pittoresque. » Tableau d’histoire, Sahara dit Le Désert prêté par le musée d’Orsay, est à la fois allégorie du désert, vanité et futilité de l’existence. Il dessine une véritable tragédie du paysage introduisant chronologiquement La Famine et La Razzia dans le Djebbel Nador. À travers ces toiles, l’exposition resitue Gustave Guillaumet dans l’histoire européenne, la domination coloniale et l’histoire de l’art de 1859 à 1887. Elle propose des hypothèses sur sa vision de l’actualité, la complexité de ses positionnements et sa sensibilité à l’impact de la colonisation. Le peintre a parcouru à plusieurs reprises les régions d’Algérie les plus dévastées par les épidémies et la famine qui ont sévi depuis 1866 dans le Tell et les Hauts-Plateaux.

Pendant l’hiver 1867-1868, près d’un tiers de la population indigène a péri, fragilisée par la dépossession des terres et la mise à mal des solidarités traditionnelles. Les populations rurales sont les plus touchées. Exposé en 1869, La Famine est un tableau d’histoire d’une brûlante actualité, qui interpelle sans détour le spectateur. Dérouté par l’horreur du motif et la franchise de son exécution, le public du Salon de 1869 goûte modérément la toile. La critique dénonce une trop grande soumission aux modèles romantiques. Tous lui préfèrent Le Labour, dans lequel le peintre évoque le sort des paysans pauvres d’Algérie, dans un langage plastique très différent où l’accent porte sur l’archaïsme de la tâche et sa pénibilité, en harmonie avec un paysage sauvage et grandiose. 5 Des notes de terrain aux tableaux de Salon : l’atelier algérien de Guillaumet « …cette teinte neutre du crépuscule, faite avec les gris de la nuit qui vient et les violets du soir qui s’en va. C’est l’heure mystérieuse où les ténèbres épaississent leurs voiles, où les contours se noient, les couleurs se mêlent, où toute chose s’assombrit, où toute voix se tait, où l’homme, à la fin du jour, laisse flotter sa pensée devant ce qui s’éteint, s’efface et s’évanouit. » Le Bivouac des chameliers conservé à la Mairie de Brantôme ouvre la présentation des travaux graphiques, pastels et études peintes consacrés aux scènes de genre, aux campements et aux types et portraits berbères. Présentés en grand nombre, ils reflètent la tension entre l’observation ethnographique dans un contexte colonial et une représentation idéalisée de l’autre, dans un sens exotique. Destination privilégiée de sa jeunesse, l’Oranie est présente dans nombre de ses œuvres majeures: il y décrit le labeur des paysans, un marché coloré dans la plaine de Tocria (palais des Beaux-Arts de Lille) ou le charme d’une fontaine dans la smala de Tiaret. Les porteuses d’eau sont en effet un de ses motifs favoris. Le peintre y retrouve l’élégance des statues antiques, porteuses d’amphore à la grâce sereine. De nombreux dessins et peintures représentent Oran, Tlemcen et leurs régions. Plus à l’est, Guillaumet dépeint inlassablement le massif de l’Ouarsenis ou le site de Boghar qui offre un avant-goût du désert aux voyageurs de l’époque. En Kabylie, il observe avec attention les métiers, les gestes des bergers, cultivateurs, marchands ou artisans. Dans Taourirt el Mokrane, le voyageur parvient, depuis Fort-Napoléon, à ce village perché du Djurdjura par un sentier muletier, unique voie d’accès à l’époque. Ses pérégrinations dans les Aurès ont sans doute été pratiquées dans des conditions analogues, à partir d’El Kantara.  

 




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