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L’Algérie dément toute invitation de combattants kurdes

Kurdes

L'Algérie dément toute invitation des combattants kurdes sur son sol.

L’ambassade d’Algérie à Ankara a répondu à des allégations diffusées par certains médias, notamment turcs concernant une « supposée invitation » d’une délégation kurde en Algérie.

Décidément les incendies diplomatique se multiplient autour des autorités algériennes. Embourbée déjà dans une inextricable polémique avec la France, l’Algerie veut, visiblement, éviter une nouvelle tourmente diplomatique avec la Turquie.

Les relations entre les deux pays sont marquées par des intérêts divergents. La Turquie a notamment d’importants investissements en Algérie. Une crise diplomatique pourrait avoir des conséquences négatives sur les échanges économiques et politiques entre les deux pays.

D’où la réaction prompte et ferme, d’hier, lundi, de l’ambassadeur d’Algérie à Ankara qui a formellement démenti les « rumeurs » diffusées par certains médias, notamment turcs concernant une « supposée invitation » d’une délégation kurde du PKK et des Unités de protection du peuple kurde syrien (YPG), dans les camps sahraouis de Tindouf en Algérie

Dans une déclaration officielle, Amar Bellani a souligné qu’aucune invitation de ce type n’avait été lancée par les autorités algériennes.

« En réponse à certaines allégations circulant dans certains médias concernant une prétendue invitation d’une délégation kurde en Algérie, je voudrais déclarer que ces allégations sont  totalement fictives et  sans fondement », dit en substance l’ambassadeur Amar Bellani.

« Je voudrais réitérer, ajoute l’ambassadeur d’Algérie, que « les relations fortes et stratégiques qui lient mon pays avec la Turquie ne peuvent être sujettes à aucune confusion ou ambiguïté inamicale », s’est empressé de justifier le diplomate algérien.

 « De plus, mon gouvernement ne s’immisce pas dans les affaires intérieures des pays, et c’est une position dictatoriale pour notre politique étrangère », poursuit-il. Tiens, tiens ! Pourtant c’est bien ce qu’a fait Ahmed Attaf concernant le Mali quand il a intimé l’ordre aux autorités maliennes de ne plus qualifier de « terroristes » les combattants touareg de l’Azawad.

Il a conclu en répétant : « Nous condamnons fermement le terrorisme sous toutes ses formes et manifestations et quelle que soit sa source. Il s’agit d’une position de principe et cohérente dans notre politique nationale. »

Cette clarification est venue en réaction à la polémique soulevée par des médias turques, mettant en cause l’Algérie, qui aurait autorisé l’accueil par le Polisario d’une délégation du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK)  et des Unités de protection du peuple kurde syrien (YPG), dans les camps de Tindouf.

Dans un article daté du 10 janvier 2025, intitulé « le Front Polisario lance une initiative controversée en invitant les YPG », le média turc Daily Sabah écrit : « Le Front Polisario, qui affirme représenter le peuple autochtone sahraoui et qui est en conflit avec le gouvernement marocain, a invité des éléments du PKK à sa récente réunion. L’aile syrienne du groupe terroriste PKK, le YPG, a participé à la réunion du front appelée « Sommet de solidarité sahraouie » dans les camps sahraouis proches de l’Algérie du 4 au 7 janvier, selon des sources diplomatiques.

Lors de la réunion, le YPG/PKK a fait une présentation et a diffusé des messages de propagande appelant au soutien et dénonçant les opérations antiterroristes de la Turquie. » 

Le démenti algérien est-il venu après des protestations turques ?

Il est probable que les protestations turques aient joué un rôle dans la rapidité et la fermeté du démenti algérien. La Turquie est en guerre avec les mouvements kurdes, qu’elle considère comme une menace pour son intégrité territoriale. Un rapprochement entre l’Algérie et des représentants kurdes aurait pu être perçu comme un geste hostile par Ankara.

La rédaction

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