Imaginez l’Algérie comme un iceberg flottant dans l’océan de l’économie mondiale. Cet iceberg a deux facettes distinctes : l’Algérie des profondeurs et l’Algérie de surface.
L’Algérie des profondeurs représente la partie immergée de l’iceberg, celle que l’on ne voit pas immédiatement, mais qui est cruciale pour l’économie du pays. Dans cette partie, on trouve les vastes réserves de pétrole et de gaz naturel. Ces ressources fossiles sont comme le trésor caché de l’Algérie, enfoui sous les eaux troubles de la politique et de la bureaucratie.
L’État profond, constitué de fonctionnaires, de bureaucrates et d’intérêts puissants, contrôle et exploite ces ressources. C’est le moteur économique silencieux qui maintient l’Algérie à flot, mais il est largement obscurci et échappe souvent à la vue du grand public.
D’un autre côté, il y a l’Algérie de surface, la partie visible de l’iceberg. C’est là où se trouvent les institutions officielles, les médias locaux et les apparences de la démocratie. Cette partie de l’Algérie est soumise à la pression internationale et doit répondre aux attentes de transparence et de respect des droits de l’homme. Pourtant, elle reste souvent déconnectée de la réalité des profondeurs. Les institutions peuvent sembler fonctionner, mais elles sont souvent fragiles et manipulées par l’État autoritaire et répressif.
Cette métaphore de l’Algérie en tant qu’iceberg dans une économie rentière volatile évoque une dualité complexe. L’État dépend largement des revenus pétroliers et gaziers pour financer ses opérations, ce qui le rend vulnérable aux fluctuations des marchés mondiaux. Cela crée un environnement économique instable et incertain.
En fin de compte, cette métaphore souligne la nécessité pour l’Algérie de diversifier son économie, de renforcer ses institutions de surface tout en surveillant de près son État profond, et de trouver un équilibre entre la stabilité nécessaire et la transparence démocratique pour assurer un avenir plus robuste et prospère.
L’Algérie des profondeurs, avec ses réserves de pétrole et de gaz, est à la fois une bénédiction et une malédiction. Elle fournit des revenus substantiels à l’État, mais elle crée également une dépendance économique majeure vis-à-vis de ces ressources non renouvelables.
Cette dépendance rend l’économie algérienne vulnérable aux chocs externes, tels que les fluctuations des prix du pétrole sur les marchés mondiaux. L’État profond, qui contrôle ces ressources, peut devenir un acteur central dans la prise de décisions économiques et politiques, ce qui peut entraîner un manque de responsabilité et de transparence.
L’Algérie de surface, quant à elle, est le visage public du pays. Les institutions gouvernementales, les médias locaux et les élections donnent l’impression d’une démocratie, mais elles sont souvent manipulées pour maintenir le pouvoir en place. Cela crée un paradoxe où les apparences démocratiques coexistent avec des réalités autoritaires. Les voix dissidentes sont souvent réprimées, ce qui limite la liberté d’expression et les possibilités de changement politique.
L’État autoritaire et répressif joue un rôle central dans cette métaphore. Il agit comme le capitaine de l’iceberg, déterminant la direction et le rythme du changement. Il peut exploiter les ressources des profondeurs pour consolider son pouvoir, tout en maintenant une façade de normalité démocratique en surface pour apaiser les pressions internationales.
Pour que l’Algérie puisse naviguer dans ces eaux tumultueuses avec succès, il est essentiel de trouver un équilibre entre les besoins de stabilité économique assurés par l’État profond et la nécessité de réformes démocratiques pour une gouvernance plus transparente et participative.
Cela nécessitera un dialogue ouvert entre toutes les parties prenantes, y compris la société civile, pour élaborer des politiques qui permettent une transition vers une économie plus diversifiée et une démocratie plus robuste, tout en assurant la sécurité économique à long terme de l’Algérie.
Dr A. Boumezrag