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L’Algérie des stades vs celle des mosquées, quel choix nous échoit ?

De Finkielkraut à Paris aux Zorro d’Alger, ça gronde à tout va !

L’Algérie des stades vs celle des mosquées, quel choix nous échoit ?

Dessin d’Iladis.

« Si ce que tu as à dire n’est pas plus beau que le silence, alors tais-toi ! », proverbe arabe, paraît-il !? Si cela est vrai, ça doit sans doute faire partie des maximes de lucidité post-hégirienne ! Car après, ça a braillé et ça braille en permanence sans qu’il nous soit permis la moindre pause pour apprécier la sérénité du silence !

Tout le monde parle mais personne ne semble se donner la peine d’écouter, y compris nous autres, citoyens d’en bas !

Ici ou ailleurs, il y a quelque chose d’insondable dans les actions et réactions démesurées de la classe politico-intellectuelle qui se considère supérieure !

Commençons par l’affaire Finkielkraut. Un salafiste aliéné du cerveau, comme le sont tous ses camarades, hurle à son passage « La France est à nous… ! ». Et que fait notre philosophe ? Il monte au créneau et entraîne les médias avec lui pour dénoncer un antisémitisme qui a franchi le cap d’un fond sournois pour prendre des apparences de positionnements ouvertement assumés et revendiqués ! Mais où va le monde si un philosophe connu et reconnu fait d’une exception déplacée une règle générale, au point de se laisser aller à une surenchère de dénonciations qui surpassent toute sobriété ? À la place de Monsieur Finkielkraut, nous nous serions contentés de glisser à l’oreille de l’enragé « retourne à l’école petit, tu ne sais pas ce que tu dis !».

Quel autre type de posture se doit d’adopter un pédagogue averti face à un illettré ? Faut-il pour ordonner les hommes que l’intellectuel se laisse entraîner par la rhétorique simpliste d’un citoyen égaré ? Nous, citoyens d’en bas, stipulons que la France est un pixel de la planète Terre qui n’appartient à personne ! Ceux qui vivent sur son sol retournerons à la poussière dans l’hexagone, les autres à l’extérieur, sur d’autres pixels ! Que s’en moque et en ricane l’Univers qui Vous ignore !

Bien sûr que l’antisémitisme aveugle, tout comme le racisme, sournois ou avéré, se doit d’être combattu ! Mais la seule arme qui lui sied est celle de l’éveil des esprits, et non pas celle d’une spirale de condamnation de ceux qui, au mot humanité, n’ont rien compris !

Retour chez nous ! Comme, il y a 4 ans ! comme il y a 10 ans ! comme il y 20 ans ! nos politiques, ceux de l’opposition s’entend, montent tous au créneau contre un nième mandat d’un candidat, par les militaires élu. Mais, comme d’habitude, personne ne se soumet à l’initiative de l’autre ! D’Ali Benflis à Sofiane Djilali, sans oublier Ali Ghediri, « Zorro c’est Moi ! si changement il y a, il ne se fera pas sans « Moua » ! » semble être l’unique credo au sommet !

Le « génie » du pouvoir de Bouteflika est d’avoir bien compris cela ! Il doit bien s’amuser de cette cacophonie émise de tous les faîtes de nos « élites », du haut desquels ne rayonnent que des ni, ni, ni…, énoncés sous des formes identiques à celles que les citoyens d’en bas que nous sommes s’égosillent à hurler aussi !

Le mot élite est délibérément coincé entre guillemets, car c’est un terme qui ne colle pas à notre philosophie de vie ! Qui dit élite, dit élitisme, et dit frontières élevées entre classes supérieures et inférieures. Ainsi va le monde, diriez-vous ! Oui, certainement ! Mais, est-ce une raison suffisante pour ne pas énoncer l’expression de nos désaccords face à cette façon de dresser des barrières et des frontières ?

D’ailleurs, selon ma petite jauge, établie tout au long d’un parcours de vie fugace, la seule personne à laquelle la définition de l’intellectualité sied à merveille, c’est ma grand-mère (qu’Allah ait son âme) ! Elle qui n’a jamais introduit un doigt ou un orteil dans une classe, ni compris le moindre traître mot venu d’ailleurs ! Elle que l’on auréolait souvent, malgré telle carence, du fameux « th’tsmeslay thakvaïlith »(*) ! Elle qui savait dire « hemma »(*) à nos écarts, chaque fois que cela était nécessaire !

Aussi, je suis certain que si ma grand-mère pouvait assister à l’ambiance des stades et voir cette jeunesse qui hurle sa colère, avec un discernement à donner des frissons, elle les applaudirait gaillement !

Car enfin, de quoi s’agit-il ? D’une jeunesse qui déclame son ras le bol, sans violence aucune ! Les supporters de l’USMA ne sont pas des Hooligans britanniques, loin de là ! Pour ceux qui en auraient le moindre doute, une vidéo de l’atmosphère d’engagement citoyen est insérée ci-après. Regardez combien ils sont beaux et inoffensifs ces jeunes ! Regardez combien leurs yeux pétillent de hogra dégurgités à la face de ces dirigeants distants de leurs préoccupations !  Cherchez donc un taliban dans la foule ! il n’y en a pas !

À cet égard, une seule phrase, extraite d’une vidéo ci-après insérée, démontre l’approche diamétralement opposée à celle de nos pauvres jeunes tamponnés « kalhou-ouellahou ». Ces jeunes, qui sont nos enfants aussi, trompés par des expert-es-supercherie ne seraient pas d’accord avec ce cri de liberté hurlé par leurs propres frères « Y’a li’ghelitou chorba, manach nawyin n’soumou » !

Ces jeunes se démarquent, à émerveillement, de l’époque des « Sidi l’Houari a3tina la coupe ! » insipides ! Ces jeunes auxquels on n’a laissé rien d’autre comme espace d’exaltation que les stades, même si parfois quelques éléments se laissent aller à quelques débordements, ont cela de remarquable ; c’est qu’ils dégagent une soif de vie universelle que nous serions mal avertis de ne pas applaudir, à défaut de ne pouvoir l’encourager sur place ! D’autant qu’aux dernières nouvelles, les services de sécurité sont en train d’intimider le groupe de chanteurs algérois, à l’origine de ces vagues de protestations !  

Écouter ces jeunes fredonner les paroles censées des « Ouled-El-Bahdja, est une preuve, s’il en fallait, qu’ils ne sont pas insensibles à une pédagogie d’éveil ! Dirions-nous autant de ceux qui fréquent les mosquées ?  Même si ces derniers méritent que nous puissions les sauver aussi ! Car au finish, est-ce de leur faute s’ils ont épousé le modèle des sornettes que l’on sait ? Selon Finkielkraut la réponse serait oui, mais selon nous, c’est un NON indiscutable et resonnant !

Quand on voit les rêves de ces jeunes s’effriter, et tant de ras-le-bol hurlé, les seuls mots qu’on a envie de prononcer sont « pardon nos petits chérubins de vous avoir abandonnés ! »

Kacem Madani,

Éternel citoyen d’en bas

https://www.youtube.com/watch?v=KTPuQ_j8OVs

(*) Traduit mot à mot, l’énoncé « th’tsmeslay thakvaïlith » donne : elle parle Kabyle ! Mais la signification est beaucoup plus profonde ! À travers cet énoncé, c’est une forme d’aura intellectuelle, philosophique et logique, que l’on décerne à celui auquel ou à celle a qui elle est attribuée !

(**) « hemma » est un terme qui veut dire « attention !». Il fait partie d’un vocabulaire strict associé à l’enfance. Il dessine très tôt les contours de certaines lignes rouges qu’il ne faut pas dépasser ! Les premiers balbutiements d’une méthode d’éducation qui n’a rien à envier à de nombreuse autres, à travers le monde ! Encore moins à celle qui vous casse les oreilles de fariboles et de niaiseries, à longueur de journée !

Nos coups de gueules ne représentent d’ailleurs que l’expression de ce « hemma » de l’enfance, sans nulle prétention que celle d’attirer l’attention et de faire observer les choses sous un angle de vision différent ! Après tout, qui peut prétendre détenir une vérité absolue ? Un petit « hemma » de temps en temps, ça ne mange pas de pain, ça ne consomme pas de vin ! Quoique, pour le vin, « c’est pas » vraiment certain !

Auteur
Kacem Madani

 




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