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L’Algérie dit refuser l’instrumentalisation de la question migratoire

Saïd Sayoud avec son et son homologue espagnol, Fernando Grande-Marlaska

Saïd Saayoud avec son et son homologue espagnol, Fernando Grande-Marlaska


​Le ministre algérien de l’Intérieur, Saïd Saayoud, a fermement affirmé que « contrairement à a certaines parties, l’Algérie refusait d’utiliser la question de la migration irrégulière comme un moyen de chantage ou de marchandage avec les pays de destination européens ». 

Cette déclaration est intervenue lors d’une rencontre bilatérale tenue ce lundi à Alger avec son homologue espagnol, Fernando Grande-Marlaska, en visite de travail.

​Saïd Saïoud a exposé l’ampleur des efforts déployés par les autorités algériennes pour gérer et maîtriser les flux migratoires irréguliers. Selon le ministre, durant les années 2024 et 2025, les services de sécurité ont réussi à déjouer plus de 100 000 tentatives de traversée illégale.

De plus, l’Algérie a procédé au rapatriement de plus de 82 000 migrants vers leurs pays d’origine, en insistant sur le fait que ces opérations se sont déroulées dans des conditions garantissant leur dignité. Ces efforts ont également permis le démantèlement de réseaux criminels transfrontaliers spécialisés dans le trafic d’êtres humains et le crime organisé.

Priorité à l’approche humanitaire

​Malgré les « pressions et les menaces » que représente ce phénomène, le ministre algérien a réitéré le principe selon lequel l’Algérie ne fera pas usage de la question migratoire comme levier politique, contrairement à d’autres acteurs.

Il a souligné que la problématique de la migration doit être avant tout considérée comme une question humanitaire. Saïd Saayoud a insisté sur la nécessité de prendre en compte la souffrance de ces personnes, « semblables à nous », souvent poussées par des circonstances économiques ou des crises à entreprendre cette « aventure dangereuse ».

Le ministre algérien a par ailleurs réaffirmé que la coordination bilatérale avec l’Espagne constitue un pilier fondamental pour la gestion de ce dossier. Il a plaidé pour un échange d’informations accru et l’activation des mécanismes conjoints de lutte contre le crime organisé lié à la migration.

Cette rencontre intervient alors que le ministre de l’Intérieur espagnol, Fernando Grande-Marlaska, a entamé une visite de travail en Algérie ce dimanche, accompagné d’une délégation de haut niveau, soulignant l’importance stratégique de la coopération entre les deux pays. Une rencontre à huis clos s’est tenue ce lundi en présence des délégations des deux pays.

Samia Naït Iqbal

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