Jeudi 19 avril 2018
L’Algérie encore impliquée dans un scandale de corruption international
L’entreprise britannique de défense Ultra Electronics a annoncé jeudi faire l’objet d’une enquête du Serious Fraud Office (SFO), ouverte en raison de soupçons de corruption dans le cadre d’activités du groupe en Algérie.
D’après le communiqué de la société, l’investigation du SFO, l’office national de lutte contre la délinquance financière au Royaume-Uni, vise à la fois les actes d' »Ultra, ses filiales, ses employés et ses associés ».
Selon une source proche du dossier, les transactions impliquées dans l’affaire représenteraient un montant d’environ 400.000 livres (459.000 euros), alors que le chiffre d’affaires annuel d’Ultra Electronics avoisine 770 millions de livres.
L’entreprise, cotée à la Bourse de Londres, affirme avoir fourni elle-même le rapport à l’origine de l’enquête et qu’elle « continue à coopérer ».
Ces informations ont été confirmées par le SFO, qui ne souhaite cependant communiquer aucune indication supplémentaire sur l’enquête en cours.
L’entreprise Ultra Electronics est spécialisée dans les systèmes de communication radio à destination des forces terrestres, aériennes et maritimes. Elle opère principalement en Amérique du Nord, dont le marché représente plus de la moitié de ses revenus.
Si d’après Ultra Electronics, « il n’est pas possible à ce stade d’estimer de manière fiable les conséquences de cette affaire », les investisseurs s’inquiétaient de l’impact de l’enquête et l’action du groupe plongeait de 8,36% à 1.272 pence vers 12H30 GMT.
L’enquête est dévoilée un peu plus d’un mois après que l’entreprise a annoncé renoncer à acquérir son concurrent américain Sparton. Le ministère de la justice au Etats-Unis avait pointé du doigt de potentiels accrocs aux règles de la concurrence dans le pays.
Ultra Electronics avait particulièrement souffert de ce revirement, après avoir essuyé une fin d’année 2017 difficile. Son action était alors tombée à son plus bas niveau depuis cinq ans, en partie à cause de coupes budgétaires dans les programmes de défense britanniques. Le directeur général du groupe avait quitté l’entreprise en novembre dernier.
Son successeur Simon Pryce, ancien du groupe britannique de services d’avion BBA Aviation, doit prendre ses fonctions chez Ultra Electronics en juin prochain.