Selon des sources diplomatiques arabes citées par le média arabe paraissant à Londres, Al-Araby Al-Jadeed, l’Algérie a proposé la tenue d’une réunion arabe élargie après l’Aïd el-Fitr, impliquant les pays concernés par la question palestinienne.
L’objectif de cette initiative serait d’élaborer une vision commune qui garantirait la participation de toutes les parties arabes actives dans la résolution de la crise à Gaza, la relance de l’Initiative de paix arabe et l’avancement de la solution à deux États.
Cette décision intervient alors que le président algérien Abdelmadjid Tebboune s’est abstenu de participer au sommet extraordinaire tenu mardi au Caire. Une source officielle algérienne, citée par l’agence de presse algérienne, a déclaré que cette absence visait à protester contre « les déséquilibres et les insuffisances » du processus préparatoire du sommet, dénonçant la « monopolisation » de celui-ci par un nombre restreint de pays arabes.
Une divergence sur la gestion du dossier palestinien
Selon une source diplomatique égyptienne interrogée par Al-Araby Al-Jadeed, le plan de reconstruction de Gaza proposé par l’Égypte, qui a été adopté, inclut une proposition visant à solliciter le Conseil de sécurité de l’ONU pour le déploiement de forces internationales de maintien de la paix à Gaza et en Cisjordanie. Ce dispositif inclurait également le positionnement de ces forces à la frontière entre l’Égypte et Gaza, notamment sur l’axe Salah al-Din (Philadelphie), ainsi que dans les zones de contact entre la bande de Gaza et les colonies israéliennes voisines.
La source a précisé que cette proposition prend en compte les préoccupations sécuritaires d’Israël concernant le désarmement de la résistance à Gaza, tout en intégrant la position du Hamas, qui refuse toute remise des armes avant l’établissement d’un État palestinien. Elle ajoute que l’Égypte remet ainsi la responsabilité aux mains du Conseil de sécurité et de l’administration américaine, soulignant que si la communauté internationale souhaite réellement une solution durable, elle ne doit pas permettre une annexion progressive des territoires palestiniens au profit d’Israël.
De son côté, une source du Hamas a réagi à cette proposition, affirmant que le désarmement de la résistance était une ligne rouge. Toutefois, elle a ajouté qu’une force de maintien de la paix pourrait être envisagée si sa mission se limitait à la surveillance et n’empiétait pas sur la sécurité du territoire ou les capacités défensives des factions armées palestiniennes.
Une initiative algérienne en réaction au sommet du Caire ?
L’annonce de cette réunion élargie par l’Algérie soulève plusieurs interrogations. Pourquoi Alger cherche-t-elle à organiser une autre rencontre sur la Palestine, alors qu’un sommet arabe a déjà eu lieu au Caire et que les pays participants y ont adopté un plan de reconstruction de Gaza ? L’Algérie cherche-t-elle à corriger ce qu’elle considère comme un manque d’inclusivité dans la gestion du dossier palestinien, ou bien veut-elle affirmer son rôle diplomatique en tant qu’acteur incontournable de la cause palestinienne ?
Cette initiative illustre en tout cas les divergences entre certains États arabes quant à la manière d’aborder la crise et d’interagir avec les acteurs internationaux, notamment les Nations unies et les États-Unis. Elle met également en lumière les tensions sous-jacentes entre les différentes approches arabes, entre ceux qui privilégient un règlement par la voie diplomatique avec les puissances occidentales et ceux qui estiment que la résistance palestinienne doit être préservée jusqu’à l’établissement d’un État souverain.
La rédaction