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L’Algérie était prête à « intervenir » en Libye contre l’offensive du maréchal Haftar

COMMENTAIRE

L’Algérie était prête à « intervenir » en Libye contre l’offensive du maréchal Haftar

Dans son entretien donné à la chaîne Al Jazeera, Abdelmadjid Tebboune a affirmé mardi 8 juin que son pays était prêt à «intervenir d’une manière ou une autre» en Libye voisine pour stopper l’avancée des forces du maréchal Khalifa Haftar, lors de leur offensive lancée sur la capitale Tripoli en 2019-2020.

Interrogé lors d’un entretien avec la chaîne qatarie Al-Jazeera, diffusé mardi soir, Abdelmadjid Tebboune a dit avoir songé à une intervention en Libye car «Tripoli est une ligne rouge». «Nous n’acceptons pas que la capitale d’un pays maghrébin et africain soit occupée par des mercenaires. Nous allions intervenir», a assuré Abdelmadjid Tebboune.

À la question de savoir s’il s’agissait d’une intervention «militaire», Abdelmadjid Tebboune a répondu que l’Algérie serait intervenue d’une «manière ou d’une autre: nous n’allions pas rester les mains croisées». «Quand nous avons dit  »c’est une ligne rouge », le message est parvenu et Tripoli n’a pas été occupée», a-t-il ajouté à propos de l’offensive des forces de l’homme fort de l’Est libyen pour s’emparer de la capitale Tripoli, siège du gouvernement reconnu par l’ONU.

Peser davantage sur la scène régionale

Le président Tebboune confirme ainsi le changement de doctrine de défense de l’Algérie, première puissance militaire du Maghreb et deuxième d’Afrique.

La réforme constitutionnelle, voulue par le chef de l’État et adoptée par référendum le 1er novembre 2020, ouvre en effet la voie à un possible déploiement de l’armée algérienne à l’étranger. Et la situation au Sahel interpelle les autorités plus que jamais. 

Il est vrai que jusque-là, l’Algérie écartait toute intervention militaire hors de ses frontières au nom de l’anti-impérialisme. Mais elle autorise désormais son armée à prendre part à des opérations de maintien de la paix «dans le cadre du respect des principes et des objectifs des Nations unies, de l’Union africaine et de la Ligue arabe».

La nouvelle mouture de la Constitution donne le droit au président -chef suprême des forces armées et ministre de la Défense – d’engager des troupes, avec l’aval des deux tiers du Parlement. Dans un récent entretien publié par l’hebdomadaire français Le Point, Abdelmadjid Tebboune avait déjà évoqué, à propos du Mali, la possibilité d’un engagement militaire de l’Algérie à l’extérieur car «la Constitution algérienne autorise désormais ce type d’intervention». Selon des analystes, Alger, soucieux des risques d’instabilité à ses frontières, entend ainsi peser davantage sur la scène régionale, en Libye et au Sahel.

Auteur
Avec AFP

 




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