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L’Algérie face à la crise énergétique mondiale                                      

Le 20 avril dernier,  le Financial times, est revenu dans une analyse détaillée sur la situation économique en Algérie. Pour le journal britannique, notre pays a raté une énorme occasion pour « exploiter son potentiel » gazier ou pétrolier alors que les prix des hydrocarbures battent  des records sur les marchés mondiaux.

A l’en croire, même si l’Algérie demeure le troisième fournisseur du gaz naturel du continent européen avec plus de 8 % des parts de marchés gaziers du vieux continent, elle ne dispose pas de quantité suffisantes de gaz supplémentaire à rendre facilement disponibles.

Le média britannique prévoit des perspectives plutôt moroses pour le futur proche de la production algérienne en gaz naturel.

En outre, le recul de celle-ci risque de s’accentuer dans les années à venir à cause d’une pénurie de longue date des investissements étrangers dans le secteur des hydrocarbures.  C’est la lourde bureaucratie de l’Etat qui est pointée du doigt par le journal, comme étant l’une des raisons pour laquelle la capacité d’exportation de gaz naturel du pays est de plus en plus limitée.

En outre, le différend avec le Maroc voisin sur la question du Sahara occidental est, selon le journal toujours, une pierre d’achoppement devant le potentiel d’exportation de l’Algérie. Ce qui a entraîné la fermeture l’an dernier du gazoduc Maghreb-Europe vers l’Espagne.

Dans la même optique, le journal a mis en évidence les dégâts occasionnés par les multiples scandales de corruption sur l’amélioration et le développement de la production nationale du gaz naturel ou du pétrole brut.

L’Algérie, conclut-on dans le même article, ne pourrait pas conserver pendant encore longtemps son influence sur la scène énergétique mondiale, en citant à cet effet, Mostefa Ouki, chargé de recherche à l’Oxford Institute for Energy Studies. Ce dernier est catégorique là-dessus, l’Algérie ne pourrait fournir, à court terme, à l’Europe que quelques milliards de mètres cubes de gaz supplémentaires.

La crise ukrainienne qui jette tout son poids sur l’actualité mondiale, avec son effet sur l’approvisionnement de l’Europe en pétrole, s’avère être un sérieux problème.

Le Financial times reconnaît, toutefois, que l’Algérie a profité moyennement de la hausse des prix du gaz et du pétrole, en s’offrant des exportations de plus de 35 milliards de dollars alors que le pays avait engrangé en 2020 à peine 20 milliards de ses revenus pétroliers ou gaziers. Ce qui lui a permis d’augmenter ses recettes fiscales et de financer de nouvelles réformes sociales comme la mise en place d’une nouvelle allocation chômage depuis mars dernier.

En revanche, l’avenir reste incertain, tant que les chamboulements aléatoires du monde sont à même de changer encore la donne dans les mois à venir.

Kamal Guerroua

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