« L’Algérie nouvelle » promise comme étant celle qui redonnera sa fierté et sa dignité à l’Algérien en mettant fin à l’arbitraire, à l’injustice et au mépris de ses droits fondamentaux semble balbutier, incapable de franchir le stade des bonnes intentions et des promesses sans lendemain », estime le FFS, dans un communiqué.
Le constat établi par le FFS à l’issue de la récente réunion en séminaire de son secrétariat national est sans appel. Il met à nu les échecs et l’incapacité des promoteurs de la « nouvelle Algérie » à mettre en place les conditions pour un réel décollage économique du pays et un climat d’ouverture pour l’émancipation sur le plan politique et des libertés de la société.
Un constat élaboré en tenant compte « des bouleversement mondiaux, obligeant les nations à redoubler d’efforts en pariant sur l’intelligence, en diversifiant leurs économies et en investissant dans les nouvelles technologies, les autorités du pays continuent, en dépit des professions de foi, de s’agripper à la logique sécuritaire et rentière en différant les grandes réformes structurelles nécessaires ».
Alertant sur les dangers inhérents à la gouvernance actuelle qui n’autorise aucune perspective optimiste pour la nation, le parti avertit : « Se complaire dans le statu quo et se nourrir de cette dangereuse illusion que les réserves de change, l’extinction de toute vie politique et une redistribution de la rente à travers des mesures sociales, au demeurant indispensables, suffisent à garantir la stabilité et à prévenir une révolte sociale est un pari risqué, a fortiori dans un environnement régional et international périlleux et en mutation permanente ».
Choix dangereux donc pour le FFS qui soutient que « seul un climat d’ouverture politique et une stratégie claire, audacieuse et ambitieuse qui libère les forces créatrices de richesses et qui réhabilite la valeur du travail est de nature à donner de vraies perspectives au pays et à répondre aux inquiétudes qui gagnent de larges franges de la société, éprouvées par des conditions d’existence de plus en plus dégradées. »
Et de préconiser, pour réussir ce pari, « d’en finir avec cette absurdité politique qui veut qu’un projet de développement peut se concevoir sans une adhésion libre et consciente du peuple et sans une concertation avec l’ensemble des forces politiques, économiques et sociales du pays. »
Refus d’ouverture sur la société et réactivation des vieilles polarisations idéologiques
Réitérant à nouveau son offre politique pour « l’élaboration d’un Pacte historique pour le parachèvement du projet national », le FFS met en garde contre le risque inhérent au refus du pouvoir à s’ouvrir sur la société, il estime que « s’enfermer aujourd’hui dans l’immobilisme et privilégier les équilibres boiteux au détriment d’un engagement politique courageux pour briser le cycle infernal des luttes intestines ne feront que reproduire les mêmes impasses, et susciter davantage de confusion et interrogations sur le niveau de cohérence des actions des responsables du pays. »
Plus grave, soutient-il encore: « la soudaine réactivation des vieilles polarisations idéologiques risquent aujourd’hui de replonger notre pays dans le bourbier politique des années noires ».
A cela s’ajoute, selon le parti d’opposition : »l’agitation des vieux relais politiques et médiatiques, balayée par le mouvement populaire du 22 février 2019, est symptomatique des tentatives de certaines parties de ressusciter, dans la perspective des prochaines échéances politiques, une scène politique factice autour d’un supposé affrontement entre « modernistes » et « islamistes », s’alarme encore le FFS qui « considère plus que jamais que la principale ligne de démarcation est entre forces patriotiques et cercles antinationaux. »
De fait et tenant compte des manœuvres qu’il dénonce, le FFS met en garde « contre toutes les manœuvres visant à restaurer un ordre faussement politique et faussement pluraliste destiné à favoriser, en la masquant, la réorganisation des castes prédatrices néolibérales. »
En parallèle et analysant les évolutions en cours de la scène politique, le FFS dit prendre acte « de l’évolution des positions de certains milieux politiques se réclamant de l’opposition en renonçant aux logiques populistes et extrémistes qui ont largement contribué à pervertir l’esprit patriotique et démocratique du mouvement populaire du 22 février 2019. »
Se disant « soucieux d’épargner à notre pays de nouvelles crises et de nouveaux traumatismes », le Front des forces socialistes lance un appel pour « un rassemblement des forces patriotiques autour d’un projet historique qui s’enracine dans les valeurs et principes de novembre 1954 et de la plateforme de la Soummam 1956, qui renoue avec la promesse historique d’édifier un Etat national démocratique et social et qui consacre les principes universels de la primauté du Droit, de l’inviolabilité des libertés individuelles et collectives et de la justice sociale, dans le cadre strict du respect de l’unité et de la souveraineté nationales ».
Et d’avertir, en même temps : « Aucune manipulation, aucune diversion et aucune provocation ne fera détourner le FFS de cette ambition. »
Massacres du 8 mai 1945 : le FFS exige « justice, réparation et des excuses » de la France
Tout en rendant hommage aux victimes des massacres du 08 mai 1945 commis par la France coloniale contre des manifestants algériens réclamant le droit à l’indépendance, le FFS exige que « justice soit faite », considérant que « ce crime contre l’humanité ne peut être rangé dans le registre des « détails de l’histoire ». Le FFS estime « qu’il appartient aux autorités françaises de le reconnaître en tant que tel avec ce que cela exige comme excuses officielles et réparations. »
Samia Naït Iqbal