Un ami vient de retenir mon attention sur le communiqué du ministère des affaires étrangères de l’Algérie à propos du bombardement de l’Iran par les États-Unis.
Je me suis précipité pour le lire, ce que je ne fais plus depuis longtemps car c’est toujours un copier-coller de tous les autres, le nom du destinataire étant à remplir. Habitude nous avait tant été donnée de lire les bravades et les menaces d’un gouvernement qui a arrêté son horloge depuis le colonel Boumédiene.
Ce pays était la résidence de quelques tyrans du monde et se proclamait être l’épée vengeresse de l’humanité opprimée. Il était le rendez-vous des révolutionnaires, des combattants et des martyrs des systèmes capitalistes, néo-colonialistes et impérialistes, la liste des istes est longue.
L’horloge s’était arrêtée à cette époque et j’ai pensé que j’allais retrouver dans ce communiqué un violent réquisitoire, marque déposée de l’Algérie. Et là, stupéfaction ! J’ai lu et relu, j’ai même retourné la page plusieurs fois pour voir s’il n’y avait pas une suite.
Non, rien, il fallait se rendre à l’évidence, ce pays est un lâche devant les grands. Il s’agenouille devant eux et murmure son avis pour ne pas recevoir les foudres du puissant. Un avis bien calibré, sans aucune bravade ni sourcillement de cils, un chef-d’œuvre de la diplomatie suisse.
Pour ce crime devant lequel la majorité des pays dans le monde s’insurge, voilà les propos du grand héros des causes justes : L’Algérie exprime sa « profonde préoccupation » et ses « profonds regrets », c’est-à-dire au plus profond de sa pensée outrée.
Le petit Fennec qui s’est toujours vu en lion s’est encore une fois piteusement enterré dans le sable pour éviter la violence des griffes de l’aigle américain.
Comme Tebboune et ses prédécesseurs de la dynastie qui doit constamment se coucher devant la grande Russie dont la colère risquerait à tout moment de bloquer son soutien et sa protection (celle d’un matamore plus que d’un ami) depuis la période glorieuse du tiers-mondisme, des non-alignées et autres désignations qui sont les costumes de Spiderman ou de Zorro.
Avez-vous entendu l’Algérie une seule fois crier son indignation et menacer de représailles les Etats-Unis qui ont fait plus qu’un pas dans la reconnaissance de la souveraineté du Maroc sur le Sahara Occidental ?
Non ! Lorsqu’elle se pare d’une prudence, voire de manque de courage (certains parleraient de réalisme) tout le temps par nature, elle se retourne vers son meilleur miroir de puissance, c’est-à-dire son éternel colonisateur, la France.
Son courage est alors remarquable, ses propos sont incisifs et sa colère menaçante. Mais il ne faut pas pousser trop loin, les affaires et les comptes bancaires détestent l’instabilité. Juste montrer ses dents au monde pour s’embrasser immédiatement après.
Cela lui fait du bien de se rappeler qu’elle fut dans l’estrade des leaders du tiers-monde. Elle se persuadait qu’elle avait une invitation VIP alors qu’elle était toujours assise sur un strapontin.
L’Algérie a de « profonds regrets » et de « profondes inquiétudes » ose-t-elle à peine murmurer aux oreilles de Donald Trump.
Elle se courbe devant les puissants, vous n’imaginez pas qu’elle soit effrontée face au plus puissant de la planète !
Boumediene Sid Lakhdar
PS :
Ma précaution auprès du lecteur serait de dire que je ne fais pas une confusion entre le régime algérien et son peuple. Il arrive toujours un moment dans la vie où on arrête d’essayer de se convaincre de son propre mensonge. Je lis les résultats aux élections, j’entends les youyous bruyants de millions d’Algériens, je suis incapable de lire et d’écouter les âmes des silencieux.
Decidement, chez certains l’outrage est un point de vue. Ce n’est pourtant que demain que les soldes commencent , ici. Mais le Matin-Dized, de la manière la plus déloyale a choisi de vider son grenier et de sortir ses vieillerie. Hier c’est un éminent professeur a la cul-ture arabo-islamiste persistante , qui nous a fait un cours magistral sur la bandaison comme arme de destruction massive , aujourd’hui c’est Il Professore , celui du siège , qui se rappelle a nos souvenir avec un vieux disque rayé.
Et au moment m^me où les mollah, eux, ont entrepris de manger leurs turbans sans sauce, et goulument.
Ah ya Boundyou ! la naphtaline coule à flots ces jours-ci. Après l’exhibitionnisme politique d’un professeur en retraite qui nous avait gratifié d’un traité fumeux sur la bandaison comme géopolitique, voilà qu’un autre dinosaure de la pensée moisie sort de sa retraite idéologique. Cette fois, c’est Il Professore, « celui du siège » — sans doute trop assis, pas assez pensé — qui nous livre son dernier soupir de lucidité.
Ah, le communiqué algérien sur les frappes américaines contre l’Iran. Sujet grave. Sujet complexe. Sujet sur lequel tout État sérieux prend des pincettes. Mais Il Professore, lui, aurait voulu du sang, des missiles, de la fureur. Une fatwa diplomatique de 30 pages avec menaces nucléaires, insultes à la CIA, et promesse de marcher sur Washington à dos de dromadaire.
Ce pays, dit-il, « ne rugit plus », il « murmure ». C’est vrai que pour lui, la diplomatie, c’est comme au théâtre : si tu cries pas assez fort, t’as raté ta scène. Pourtant, la réalité, c’est que l’Algérie, pour une fois, a parlé comme une nation adulte. Mais dans sa tête d’agitateur encrassé, le seul langage valable est celui des années 70, quand on mettait un keffieh pour aller au congrès des non-alignés et qu’on croyait que Guevara allait ressusciter par fax.
Et comme si ce retour de flamme naphtalinée ne suffisait pas, le parallèle avec son camarade retraité vient s’imposer tout seul. Car cette semaine, les anciens professeurs ont visiblement décidé de vider leur sac. Hier, c’était l’enseignant lubrique qui réduisait la politique étrangère à une pulsion bas-ventrale : « la virilité comme réponse à l’Histoire », osait-il écrire, le regard torve et les idées flasques.
Aujourd’hui, c’est Il Professore, qui ressasse les heures glorieuses de l’Algérie colérique et vociférante, comme si le présent l’empêchait de jouir de son passé idéalisé.
Mais où est donc passée l’art dêtre grand-père, la retraite paisible des vieux messieurs ta3 zmane? On les rêvait à cultiver des tomates, à raconter leur jeunesse au coin du feu, à apprendre enfin à utiliser un smartphone. Au lieu de ça, ils nous gratifient de pamphlets hystériques, de nostalgie dégoulinante, et d’obsessions militaires tout droit sorties d’un jeu de guerre soviétique.
Qu’ont-ils en commun, ces deux vieux sages en roue libre ?
Le même fantasme de grandeur, le même rejet du réel, la même incapacité à admettre que l’Histoire ne les regarde plus que par la fenêtre.
Et surtout, la même confusion pathétique : ils prennent la retenue pour de la lâcheté, le réalisme pour une trahison, et la diplomatie pour une éjaculation prématurée.
Alors oui, Il Professore est déçu. Il rêvait d’un communiqué en lettres de feu, d’un rugissement de lion, d’un « Non ! » retentissant à l’Amérique. Mais l’Algérie, cette fois, a agi avec prudence. Elle a choisi la voie adulte. Et cette maturité-là, visiblement, l’irrite. Car elle lui renvoie en miroir ce qu’il est devenu : un vieil adolescent politique, qui crie encore dans le désert d’un monde qui ne l’écoute plus.
Pendant ce temps-là, les Algériens, eux, vivent en 2025. Et ils n’ont pas envie qu’un conflit entre Téhéran et Washington vienne aggraver leurs problèmes ou les mettre en danger. Cette posture sage, Il Professore la juge lâche. Nous, on appelle ça de la lucidité. Et c’est justement ça qui manque le plus à cette bande de professeurs en retraite : un minimum de lucidité… et un peu de silence.
Le généralissime Hend Uqasi s’extasie sur cette mutation subite et brutale de la diplomatie algérienne. Vu comme ça, on a tous envie de s’extasier un coup. Cette habileté à jongler les mots , à les peser, à les prendre avec des pincettes force l’admiration en effet. Sauf que, dans les affaires internes, c’est toujours Mr Hyde qui est aux affaires. Et ça manipule plus que jamais la machette à la place des pincettes.
En quoi l’attaque menée par Israêl (dont il faut saluer le courage et l’habileté de son armée et de ses services) contre un pays qui menace de le faire disparaître serait un crime. Même peuple iranien, opprimé par les mollahs, a applaudi Israël. Quant à l’algérie qui sert de satellite de la « République islamique » d’Iran, elle a plus à craindre d’Israël que des États Unis. Pour la couardise, rien de nouveau; c’est dans l’ADN des dictateurs arabes (saddam, kaddafi, assad, nasse, …)