L’Algérie a officialisé ce lundi la signature d’un contrat majeur dans le domaine des hydrocarbures avec la société saoudienne Midad Energy North Africa.
L’accord, conclu sous la forme d’un contrat de partage de production, concerne l’exploration et l’exploitation de la zone « Illizi Sud », l’un des périmètres les plus prometteurs du sud-est du pays, selon Sonatrach.
La cérémonie s’est tenue au siège de Sonatrach en présence du ministre de l’Énergie et des Mines Mohamed Arkab et de l’ambassadeur d’Arabie saoudite en Algérie Abdullah bin Nasser Al-Busairi. Le contrat a été signé par le PDG de Sonatrach Rachid Hachichi et le PDG de Midad Energy North Africa Abdullah Al Aiban.
Un contrat à long terme et un investissement inédit
Ce contrat, signé dans le cadre de la loi algérienne sur les hydrocarbures (loi 19-13), s’étend sur 30 ans, avec une possibilité de prolongation de 10 années supplémentaires. Il inclut une phase d’exploration de sept ans, suivie d’une phase d’exploitation à grande échelle.
L’investissement global est estimé à 5,4 milliards de dollars, financé intégralement par Midad Energy North Africa. Sur ce montant, 288 millions de dollars seront alloués aux opérations de recherche et d’exploration. Il s’agit, selon la plateforme spécialisée Attaqa (basée à Washington), du contrat énergétique le plus important jamais signé en Algérie en termes de valeur et de durée.
Illizi Sud, un gisement stratégique
Située à une centaine de kilomètres au sud d’In Amenas, la zone contractuelle d’Illizi Sud offre un potentiel considérable. Les volumes estimés en fin de période contractuelle atteindraient 993 millions de barils équivalent pétrole, dont 125 milliards de m³ de gaz commercialisable et 204 millions de barils de liquides pétroliers (gaz de pétrole liquéfié et condensats).
L’accord prévoit le recours aux technologies les plus avancées, dans le respect strict de la réglementation environnementale. L’État insiste également sur la priorité donnée au contenu local et à la sous-traitance nationale, avec l’objectif affiché de renforcer le tissu industriel et la main-d’œuvre locale dans le secteur pétrolier.
Une coopération énergétique renforcée avec Riyad
La signature de cet accord consacre une étape supplémentaire dans le rapprochement économique entre Alger et Riyad. Pour l’Algérie, cette coopération représente une opportunité stratégique de mobiliser des capitaux étrangers tout en valorisant ses ressources naturelles.
Selon plusieurs analystes du secteur, cette transaction traduit une évolution dans la politique énergétique algérienne, qui cherche à conjuguer souveraineté sur les ressources et attractivité pour les investisseurs internationaux. Elle s’inscrit également dans une dynamique plus large : la relance de l’exploration et du développement des hydrocarbures à travers des partenariats avec des acteurs majeurs du marché mondial.
Une stratégie de sécurisation énergétique à long terme
La signature du contrat d’Illizi Sud intervient quelques mois après l’attribution de plusieurs licences d’exploration à des partenaires internationaux, parmi lesquels QatarEnergy, TotalEnergies, Eni et Sinopec. L’ensemble de ces accords illustre une politique volontariste visant à consolider la production nationale de pétrole et de gaz.
Pour l’analyste énergétique Abdelaziz B. cité par la plateforme Attaqa basée à Washington, « en misant sur des contrats de long terme et sur une diversification de ses partenaires, l’Algérie cherche à sécuriser ses approvisionnements, à renforcer sa position sur les marchés d’exportation et à maintenir son rôle stratégique dans le bassin méditerranéen ».
Avec ce contrat, l’Algérie franchit une nouvelle étape dans sa stratégie énergétique : renforcer sa production, attirer des investissements lourds et consolider des alliances avec des partenaires stratégiques, au premier rang desquels figure l’Arabie saoudite.
Samia Naït Iqbal