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L’Algérie s’indigne de la visite de Rachid Dati au Sahara occidental

Rachida Dati

La visite de Rachida Dati, ministre française de la Culture, à Laayoune (Sahara occidental) hier lundi a suscité une réaction des autorités algériennes qui y voient un soutien d’un ancien colonisateur à un nouveau.

Dans un communiqué rendu public, le ministère des Affaires étrangères estime que cette virée de l’intenable Dati est « malvenue ».

Elle traduit un « mépris insigne de la légalité internationale » de la part d’un membre permanent du Conseil de Sécurité, indique mardi un communiqué du ministère des Affaires étrangères, de la Communauté nationale à l’étranger et des Affaires africaines.

« La visite d’un membre du Gouvernement français au Sahara Occidental est d’une gravité particulière. Elle est condamnable à plus d’un titre. Elle traduit un mépris insigne de la légalité internationale de la part d’un membre permanent du Conseil de Sécurité », lit-on dans le communiqué.

« Elle aide à la consolidation du fait accompli marocain au Sahara Occidental, territoire où un processus de décolonisation reste inachevé et où l’exercice d’un droit à l’autodétermination demeure inaccompli », ajoute la même source.

Enfin, « la visite malvenue du membre du Gouvernement français renvoie l’image détestable d’une ancienne puissance coloniale solidaire d’une nouvelle. Ce faisant, le Gouvernement français se disqualifie davantage et s’isole par rapport à l’action des Nations Unies visant à hâter un règlement du conflit du Sahara Occidental sur la base d’un strict respect de la légalité internationale », conclut le communiqué.

C’est la première visite officielle d’un ministre français sur ce territoire dont le dossier de décolonisation est aux mains de l’ONU.  Le 7 janvier 1994, le ministre de l’intérieur Charles Pasqua s’était envolé vers Laayoune, rappelle Le Monde,  pour discuter contrats avec son homologue saoudien, le prince Nayef ben Abdelaziz Al Saoud. Sa visite de quelques heures eut beau être faussement annoncée comme « privée », elle provoqua la « consternation » du Front Polisario et la gêne du Quai d’Orsay.

Cependant, cette visite de Rachida Dati doit s’inscrire dans une volonté des autorités françaises d’appuyer le monarque marocain dans ce dossier brûlant au sein des instances internationales.

La rédaction

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