L’annonce de ce partenariat algéro-américain a été annoncé, mardi 12 novembre, par l’ambassadrice des États Unis en Algérie, Élisabeth Moore Aubin, dans une publication sur les réseaux sociaux (Instagram, X et Facebook).
« Le département d’Etat américain d’agriculture et le ministère algérien de l’Agriculture et du développement rural ont signé un accord pour permettre l’importation de vaches laitières américaines. Plus de vaches font plus de lait, de yaourt et de fromage », peut-on lire dans la publication en question.
« Nous sommes fiers d’être un partenaire fiable et un fournisseur clé d’intrants agricoles de qualité pour l’Algérie. Nous sommes impatients d’essayer les produits laitiers savoureux et nutritifs qui proviennent de ce partenariat agricole bilatéral », a ajouté la diplomate américaine. Donc ce ne sont pas les autorités algériennes qui donnent l’information aux Algériens, premiers concernés, mais l’ambassadrice des USA. Dans un pays où l’info est sous contrôle total, cela relève d’une première. Mais n’est pas ambassadrice de la puissante amérique qui veut !
Si l’on comprend bien, l’Algérie veut également augmenter son cheptel laitier dont l’effectif est estimé à environ 900 000 têtes.
En s’orientant vers la filière bovine américaine, l’Algérie vient de s’écarter (momentanément ?) d’un partenariat historique qu’est l’Union européenne (UE) pour ne pas dire la France, d’où elle importait des vaches laitières de différentes races dont la Montbéliarde, la Holstein, la Brune des Alpes, la Simmental et la Jersey.
« Le choix des USA pour les importations de vache laitière n’est pas anodin dans la mesure où les races américaines sont l’une des plus productives au monde, affichant une production évaluée à près de 11 tonnes de lait par tête en 2023, d’après l’Usda », fait observer l’agence Ecofin (media spécialisé dans l’information économique africaine, basé à Yaoundé et à Genève, ndlr).
La même source rappelle que « le gouvernement algérien a annoncé, le 24 octobre, l’entrée en service de trois projets industriels d’ici la fin du premier trimestre 2025 pour augmenter la capacité nationale de production laitière de 3 500 tonnes par jour. On peut également parler du lancement le 3 septembre dernier des travaux du projet laitier initié par le groupe qatari Baladna sur une superficie de 117 000 hectares dans la wilaya d’Adrar. D’un coût total de 3,5 milliards $, ce projet intègre l’installation d’une ferme laitière et d’une unité de transformation d’une capacité de production de près de 200 000 tonnes de lait en poudre par an, prévues pour entrer en service en 2026 ».
Les partenariat en cours rentrent, selon la même source, dans le cadre de la stratégie du gouvernement algérien qui souhaite renforcer la production laitière et réduire sa dépendance aux importations en poudre de lait.
Notons, enfin, que la coopération algéro-américaine dans le domaine agricole tend à se diversifier. Elle concerne notamment la fourniture du marché algérien en semence de taureaux de race sélectionnés aux États-Unis.
La première rencontre algéro-américaine visant la mise en place d’un partenariat dans le domaine de la génétique bovine a eu lieu en septembre 2023 à Alger.
Lors de cette rencontre, l’ambassadrice, Élisabeth Moore Aubin, avait déclaré que « les Etats-Unis sont fiers de partager leur recherche et leur savoir-faire dans le domaine de la génétique avec l’Algérie pour faire progresser les processus utilisés dans les industries laitières d’élevage ».
Samia Naït Iqbal/Ecofin