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L’An 1 du Hirak: Immense rassemblement à Kherrata

DISSIDENCE CITOYENNE

L’An 1 du Hirak: Immense rassemblement à Kherrata

Kherrata, encore une fois berceau de la révolution. En ce dimanche 16 février, des dizaines de milliers d’Algériens se sont donné rendez-vous dans cette ville de la wilaya de Bejaia pour célébrer l’an 1 de la dissidence populaire. 

Tout a commence ici dans cette ville perchée, célèbre pour ses gorges et ses hommes. Sur cette terre arrosée du sang des dizaines de milliers de martyrs un certain mai 1945.

La jeunesse de Kherrata a brisé le 16 février 2019 la chape de la peur qui s’est abattue sur le pays sous le règne de Bouteflika. L’avanie et l’humiliation avaient atteint l’insupportable. L’impayable Ouyahia osait quelques jours avant que Bouteflika n’avait pas besoin de faire campagne.  

Une poignée de jours après, il y a eu l’indigne présentation du cadre de Bouteflika pour un 5e mandat. Les jeunes Kherratis sont alors sortis pour clamer fort ce que les Algériens pensaient encore tout bas. « Abdel Cadre » a été la goutte qui a fait déborder les rues de la colère citoyenne une semaine plus tard. Ce n’était plus des marées humaines qui allaient faire de la rue le coeur battant de la révolution, mais tout un peuple, uni comme jamais contre l’imposture, le mensonge, le népotisme, le régionalisme, le despotisme. 

« Nos rêves ne rentrent pas dans vos urnes », ont crié les manifestants pour dénoncer l’imposture de la présidentielle, dont l’issue était pliée d’avance.

Ce 16 février, l’histoire moderne de l’Algérie a basculé dans une nouvelle ère. Depuis, inlassablement, les Algériens poursuivent leur dissidence contre le régime en place. Si le mal élu président Tebboune parle de « hirak béni », ce n’est sans doute pas pour abdiquer devant ses revendications, mais c’est pour mieux chevaucher la vague populaire. Comme les députés qui viennent de voter son programme, le locataire de la présidence connaît le sens du vent. 

Depuis ce mois de février de l’an dernier, il y a eu la « démission » forcée de Bouteflika, la condamnation de deux premiers ministres, de deux puissants chefs de renseignements, de Saïd Boutelfika, de nombreux ministres et hommes d’affaires.  « Yetnahaw gaa » répondent les millions de gorges qui crient leur révolte toutes les semaines.

Les attentes sont assurément immenses.Et l’impatience gagne la société rongée par la panne économique du pays et la soif de lendemains meilleurs.

 

Auteur
Yacine K.

 




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