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L’ancien port de Melbou (Bejaia), un site touristique qui renaît

Reportage

L’ancien port de Melbou (Bejaia), un site touristique qui renaît

 La saison estivale a tiré à sa fin avec une note «décourageante» attribuée par les citoyens de la ville de Melbou.

«Nous sommes encore loin de la moyenne», estime un habitant. « Il n’y avait pas assez de monde cet été. Logiquement nous n’avons rien à leur offrir à part la plage et le soleil», note un autre, commerçant de son état, visiblement insatisfait de ses recettes.
La cause est sûrement due au manque d’infrastructures, d’activités saisonnières et d’animations. Il y a aussi la cherté de la vie, qui, par-ci par-là, a fait fuir les estivants. Les touristes n’ont bénéficié que de Dame Nature qui reste en principe le prestige des uns et des autres. D’ailleurs plusieurs sites panoramiques sont encore méconnus, à l’exemple de Gar Durar (entre montagnes), un éden abandonné.

Malgré cela, l’endroit est toujours visité par des touristes qui viennent des quatre coins du pays.
Il y a aussi le site archéologique d’Afalou Bourmel, situé à quelques encablures seulement du chef-lieu communal.
Le vieux port, lui, s’impose avec force mais difficilement. Il date de l’époque coloniale et c’est un endroit familial très serein. Il a été aménagé par des jeunes de la localité. Il offre plusieurs services de bien-être, de tranquillité et assure une sécurité totale. Il était à la hauteur et à la demande du client, cet été.

Cet espace vaste avec une vue plongeante dans l’eau «mérite un aménagement plus sérieux….comme un espace de loisirs pour enfant, des toilettes publics répondant aux normes d’hygiène…», dira un jeune employé avant de signaler «l’importance de réaménager et renforcer les escaliers qui mènent au bas de la falaise.»
 

Ainsi, il va falloir penser à revoir et prévoir d’autres passages pouvant donner sur d’autres coins et permettre de visiter toute l’ancienne structure de ce lieu extraordinaire, en toute sécurité. Pour un estivant venant d’Alger «ces vestiges sont rares et méritent d’être classés comme patrimoine national».

Des tables à même le rocher

Si vous cherchez un endroit où s’installer en famille, goûter à un plat gastronomique, se baigner et/ou pêcher… profiter de toute la journée… quoi ! L’endroit vous conviendra. C’est un emplacement stratégique. Ces jeunes qui travaillent dure, de jour comme de nuit, ont pensé à placer une trentaine de tables ici et là, à même le rocher, à l’ombre et donnant sur l’eau.
«Je suis déjà venu ici, l’été précédent. Cette année, je reviens en famille et surtout avec ma canne. J’ai vu qu’il y a de magnifiques endroits pour lancer l’hameçon…(rires) » se rappelle Sofiane de Bordj Bou Arréridj.
Les estivants ont profité énormément de ce lieu privilégié. Il est situé sur la RN 43, reliant Bejaia à Jijel, au lieu-dit Les Falaises. Il est desservi par les transports, et possède un parking réservé aux clients.
Pour se restaurer, un snack est y installé. On y propose des spécialités culinaires. La grillade offre une odeur agréable. Vous aurez sans doute l’estomac dans les talons.
Le personnel est très dynamique et réceptif. On vous souhaite la bienvenue et on vous offre une table à votre choix. Rien n’est privilégié ni pour les prix ni pour les types de classes.
Côté prix, tout semble pas cher. À 1000 DA vous mangez bien à deux. 40 da l’unité de brochettes de viande. Tout le monde est content, et le client comme le propriétaire de l’endroit. En plus de ça, on vous met à l’aise et vous offre une carafe d’eau fraîche, accompagnée d’une musique douce du grand chantre Idir.

Un port historique dans les oubliettes

Le site est beaucoup plus historique que touristique. À l’époque coloniale, ce port servait d’un lieu de stockage et d’exportation de la mine vers l’Europe. Des minerais étaient extraits des montagnes d’Ait Felkay (Kherrata). Depuis l’indépendance, le lieu est abandonné à son sort et classé aux oubliettes. Il est dégradé par le temps. Les autorités locales n’ont pas procédé à sa réhabilitation et son exploitation afin de mettre à flot la caisse de la commune.

Pas seulement, mais le projet aurait pu assurer du travail pour les jeunes chômeurs. À titre d’exemple, «on aurait pu recruter des guides touristiques, des agents de sécurité et des agents de nettoyage…», estime un habitant.

Auteur
De Bejaia, Mounir Outemzabt

 




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