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L’année du gros dilemme d’Abdelaziz Bouteflika

 2018 

L’année du gros dilemme d’Abdelaziz Bouteflika

C’est en 2018 que le chef de l’Etat, Abdelaziz Bouteflika, prendra sa décision de rempiler ou de laisser la place à un autre ; un gros dilemme en somme pour un homme de pouvoir très diminué physiquement.

A en croire son entourage et ses thuriféraires, Abdelaziz Bouteflika est en possession de toutes ses capacités intellectuelles et c’est grâce à sa gouvernance éclairée que tout va bien en Algérie. Et pour boucler la boucle, le président français, Emmanuel Macron, reviendra sûrement en 2018 en Algérie nous confirmer que son homologue algérien se porte bien et qu’il est donc bon pour un cinquième mandat.

Un avis qui est loin d’être partagé par tous les Algériens, dont beaucoup estiment que le chef de l’Etat aurait dû partir dès les premiers signes de sa grave et durable maladie, plaçant ainsi l’intérêt du pays avant toute autre considération. Mais lui a préféré rester, et il est encore là, obligé de faire face à un gros dilemme qui se résume en trois mots : partira, partira pas ?

Abdelaziz Bouteflika doit sûrement regretter de n’être pas parti à la fin de son deuxième mandat, comme le voulait la constitution qu’il avait violée, avant de lui refaire une virginité au prix d’une entourloupette qui n’a trompé personne. La sentence « Tab djnena ! » qu’il avait prononcée en 2012 à Sétif en dit long sur son état d’esprit à l’époque.

Mais puisqu’il est encore là, il ne va tout de même pas lâcher prise à un moment fatidique, en acceptant comme un bleu de sortir par la petite porte. C’est que l’homme n’a rien à voir avec Robert Mugabe. Ainsi donc, il est fort probable que le chef de l’Etat prenne la décision qui lui ressemble : rester au pouvoir et advienne que pourra ! Une décision mûrement réfléchie bien sûr, puisqu’il a eu tout le temps pour s’y préparer en se donnant les moyens (humains) de sa politique.

Quand Abdelaziz Bouteflika annoncera sa décision de briguer un cinquième mandat et que personne n’y trouvera à redire, tout le monde se souviendra alors des louanges que le vice-ministre de la Défense et chef d’Etat-major de l’ANP, Ahmed Gaïd Salah, adressait à « son excellence, le président de la République, chef suprême des forces armées, monsieur Abdelaziz Bouteflika », à chacune de ses sorties sur le terrain.

De toutes les façons, Abdelaziz Bouteflika reste convaincu qu’il a été privé en 1979 d’une présidence qui lui revenait de droit. Après une « traversée du désert » de vingt ans, il a pu enfin récupérer « son dû ». Quatre mandats plus tard, il est toujours là. Et la succession dans tout cela ? Abdelaziz Bouteflika donne l’impression de ne pas être encore prêt à voir un autre lui succéder de son vivant. C’est tout naturellement donc qu’il briguera un cinquième mandat, le moment venu, vers la fin de l’année 2018.

                                                                             

Auteur
Ahcène Bettahar

 




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