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Larbaoui, un premier ministre pour un 2e mandat de Tebboune

Tebboune
Tebboune serrant les paluches de citoyens à Djelfa.

Ancien diplomate, Nadir Larbaoui, 74 ans, est nommé à la primature à la place du très effacé Benabderahmane. C’est le 3e premier ministre sans charisme qui arrive au palais du gouvernement.

C’est un haut fonctionnaire de la diplomatie sans vague qui vient d’être nommé à la tête du gouvernement. Certains y voient déjà un changement dans la continuité. « Il aura pour mission de mener les affaires courantes jusqu’à la présidentielle qui permettra à Tebboune de briguer un 2e mandat et d’assurer ses arrières », décrypte un ancien député de l’opposition.

Aimène Benabderahmane en poste depuis juin 2021 a entretenu le statu-quo. En bon fonctionnaire qui exécute sans rechigné les ordres et les contre-ordres de Tebboune, le désormais ex premier ministre a dû mangé son chapeau plus d’une fois. Son limogeage pourrait être une libération pour cet individu sans pouvoir réel sur le gouvernement et l’administration. La preuve ? Il n’a eu aucun effet sur les nombreuses pénuries qui rongent d’ailleurs toujours le pays. Un climat économique délètere s’est installé en vrai depuis la mise en échec de la révolte populaire et l’intronisation de Tebboune au pouvoir. Aucun gouvernement n’a réussi à convaincre les Algériens et à leur redonner quelque espoir. La fuite en avant a gagné toutes les strates de la société.

La confiance règne !

Outre ce changement de premier ministre, Tebboune, méfiant en diable et fils du système comme personne, tente de recentrer la décision  au niveau de la présidence. Dans le même communiqué annonçant le limogeage d’Abderahmane, il glisse la nommination de son ami Boualem Boualem comme directeur de cabinet de la présidence. Comprenez : un second premier ministre avec inévitablement un pouvoir très étendu.

La recomposition au sommet a commencé il y a quelques semaines avec la nomination de neuf conseillers à la présidence.  Leurs missions s’apparentent à s’y méprendre à celle d’un gouvernement bis. Ils sont chargés notamment de « suivre et de participer à la mise en œuvre du programme, des orientations et des décisions du président de la République et de lui en faire rapport », d’assurer le « suivi des affaires économiques, des activités gouvernementales et des questions politiques et institutionnelles, et de rendre compte de leurs évolutions », ainsi que « d’informer le président de la République sur la situation politique, économique, sociale et culturelle du pays, de son évolution et de lui fournir les éléments nécessaires à la prise de décisions ».

Le FLN, ce cadavre qui bouge

L’état profond qui a intronisé Tebboune au pouvoir s’emploie à réanimer le FLN, mis en hibernation après les immenses manifestations populaires qui réclamaient sa dissolution. Depuis samedi se tient à Alger son 11e congrès. Comme d’habitude, ce rendez-vous est sans enjeu particulier puisque tout a été déjà ficelé par les déicdeurs. Comme nous l’annoncions ce sera Abdelkrim Benmbarek, natif de la wilaya de Batna, et actuel mouhafedh de Bouzaréah qui sera désigné SG du FLN en lieu et place d’Abou El-Fadel Baâdji qui a été plébiscité en mai 2020. Sans doute averti par les décideurs, Baâdji a annoncé qu’il retirait sa candidature pour le poste de SG. Avec ses 98 sièges à l’APN et ses 25 sièges au Conseil de la nation, le FLN est une véritable caisse de résonance du pouvoir en place.

La machine du FLN, appuyée par celles des partis du pouvoir comme le RND, l’insignifiant El Bina de Bengrina et le MSP, voire même les nouveaux clients périphériques comme le FFS, sera mise en branle pour préparer le second mandat de Tebboune à la présidence.

A 77 ans, même de santé fragile, Abdelmadjid Tebboune ne lâchera pas prise. Après avoir semé la terreur dans les rangs de l’opposition en instrumentalisant la justice et la police, Tebboune veut se présenter sans concurrent sérieux à la présidentielle. Des lièvres se déclareront comme à chaque scrutin, mais aucun électeur n’est dupe. Ce que l’état profond veut, l’Algérie l’aura. Pendant ce temps, les prisonniers d’opinion pourront toujours rester au chaud derrière les barreaux.

Sofiane Ayache

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