Si nous posons la question à quelques personnes, l’art sera défini avec des nuances.
Mais une réponse sera quasi-unanime, l’art est une expression du talent à dessiner, sculpter et… Là s’arrête la réponse. En fait ce qui est dit est toujours sous forme d’exemples et pas de définition.
Cette représentation de l’esprit ne retient majoritairement que l’une de ses approches, celle de l’esthétique et donc des « beaux-arts ».
C’est pourtant une explication bien courte. Si nous remontons à la définition des grecs (comme toujours) l’art est reproduit par le terme Tékhné qui veut dire « habileté, compétence ».
Tékhné, nous voilà donc dans la confusion majeure avec le mot actuel de « technique ». Les grecs considéraient l’art comme un ensemble d’habilités et de compétences avec l’objectif d’une représentation réaliste ou symbolique.
L’art représente toutes les techniques par ce biais (nous dirions aujourd’hui le talent). Et par quel « outil » se fera le processus ? Bien évidemment, par la main de l’homme.
Quoi ? Un ouvrier, un manuel est un artiste ? Eh bien oui, assurément, il en dispose les connaissances et les habiletés. Pourquoi dirait-on alors artisan puisque ce mot est composé du mot art ?
Par extension on dira « les règles de l’art » pour des activités aussi diverses que les techniques industrielles ou celui de l’art de vivre, d’aimer et ainsi de suite. Il y a donc art dès lors qu’il y a une activité en compétences et habiletés.
Ce n’est que la question de la protection des droits d’auteurs initiée par Beaumarchais qui va commencer par briser le mur de séparation.
Mais ce n’était que partiel car l’élargissement du droit n’était reconnu que pour certains domaines, dits nobles, comme la littérature et le théâtre.
Il faut attendre le dix-neuvième siècle pour que « l’art du beau » et « l’art de l’utile » commencent à bénéficier d’un début de reconnaissance égalitaire.
Finalement, en faisant coïncider ces deux aspects de l’art, on a tout simplement reconnu à nouveau la création humaine comme un tout, une marque de son identité profonde.
L’art est donc propre à l’être humain.
Sid Lakhdar Boumediene