Dimanche 15 mars 2020
L’autre coronavirus qui gangrène l’Algérie
Le coronavirus, aurait dit un chroniqueur algérois, n’est pas seulement «ce virus mortel»que l’on nous a exporté de la Chine, mais aussi toutes «ces maladies de l’esprit» qui gâchent notre quotidien à nous les Algériens !
De la corruption à la bureaucratie dans les administrations, en passant par la grande faucheuse des routes et plein d’autres fléaux, notre pays encaisse les coups en silence.
Les incidents, lors du derby entre les équipes de foot de l’ES Sétif et CA Bordj retransmis récemment par la plupart des chaînes de télévision, nous renvoient une autre image, beaucoup moins reluisante que celle du pacifisme hebdomadaire du Hirak : tribunes saccagées, jets de pierres sur les forces de l’ordre, comportements sauvages, « vandalisation » de l’espace public, dégradation du terrain et feux sur la pelouse, voitures brûlées, des blessés et du sang partout ! Le foot, censé rassembler les cœurs, s’est transformé en une incroyable machine d’abrutissement.
En un rien de temps, la fumée qui écume le stade a envahi les écrans pour nous jeter dans les abîmes de la perplexité : ces images sont-elles un simple accident de parcours, ou le reflet d’une réalité algérienne, beaucoup plus complexe qu’il n’y paraît ? Les Algériens sont-ils, à ce point, violents, ou est-ce l’effet négatif d’un «psychotrope» nommé «ballon rond» ?
Puis, pourquoi tout ça, au moment où il faut appuyer en «preuves concrètes» les images légendaires des vendredis pacifiques, lesquelles ont épaté la planète entière ? D’aucuns peuvent rétorquer en disant que le foot est un cas à part, où des dérives de telle nature peuvent survenir dans n’importe quel coin du globe.
Mais force est de constater que dans ce derby-là, il ne s’agit pas seulement de violence physique entre supporteurs et forces de l’ordre, mais de destructions de biens publics et de ceux des particuliers. De l’incroyable ! Le stade étant devenu, paraît-il, le lieu idéal pour des bagarres rangées entre supporteurs, au lieu de servir de tribune de fair-play et de promotion de la fraternité.
A quand la fin de ce drame, autrement plus dangereux que celui des routes, dans notre pays ? Que notre communauté sportive dise : plus jamais ça ! Plus jamais ça ! et agisse en conséquence avec la plus grande fermeté !