L’aviation algérienne se serait intervenue pour dissuader des drones de l’armée malienne de frapper dans l’Azawad (Nord du Mali), selon le quotidien l’Opinion.
Après la passe d’armes entre les représentants algérien et malien à l’ONU, l’Algerie élève le niveau des hostilités et hausse le ton à l’égard de la junte militaire au pouvoir au Mali.
On en n’est plus aux joutes verbales et à la médiation diplomatique mais bel et bien à la démonstration de force militaire. Ayant perdu sa patience, l’armée algérienne passe à la dissuasion militaire, a révélé le quotidien français, L’Opinion, dans son édition du dimanche 1er septembre 2024, sous la plume du journaliste Pascal Airault.
« Après la menace verbale, Alger s’est lancée dans la dissuasion opérationnelle à l’égard des autorités maliennes. Un chasseur Su-30 de l’armée de l’air algérienne a décollé le 27 août au matin de la base de Tamanrasset après avoir détecté une menace à la frontière du Mali. L’appareil a lancé des signaux d’avertissement à l’attention d’un drone turc TB2 qui survolait la zone, l’incitant à battre en retraite », révélait le quotidien français réputé proche du Quai d’Orsay. Ce quotidien revient sur la détérioration constante des relations entre Alger et Bamako, ces derniers mois.
Le chef de la mission algérienne a l’ONU, Amar Benedjama était monté au créneau, lors d’une séance d’échanges au siège des Nations Unies à l’occasion du 75e anniversaire de l’adoption de la Convention de Genève, pour dénoncer l’action conjuguée de l’armée malienne et des mercenaires d’Africa Corps (ex-Wagner) faisant une vingtaine de victimes civiles dans la partie de la zone appelée Akharban, dans la région de Tinzaouatene, en territoire malien, à proximité de la ville algérienne de Tinzaouatene.
Le diplomate algérien a dénoncé la présence des mercenaires de Wagner à sa frontière et appelé à la prise de sanctions contre les auteurs de ce massacre. « Nous devons œuvrer pour mettre fin aux violations des armées privées utilisées par certains pays », faisant référence aux mercenaires russes Wagner qui coopèrent avec l’armée malienne dans sa guerre contre les mouvements touareg de l’Azawad au nord du Mali.
Le diplomate algérien a mis en garde contre « le manque de responsabilité de ces parties concernant leurs violations et ce qu’elles causent comme menaces et dangers pour la région ». Amar Bendjama a, dans la même déclaration, réclamé des sanctions contre les mercenaires russes et leurs alliés de l’armée malienne.
Le représentant malien a répliqué lors d’une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU, pour dénoncer « les fausses allégations » du diplomate algérien.
Les déclaration du représentant permanent de l’Algérie à l’ONU traduisent l’affront accru à l’Algérie, et le positionnement des forces Wagner près de la frontière algérienne.
Ces forces, désormais appelées Légion africaine, participent avec les forces de l’armée malienne, et soutiennent également les forces du général de division libyen à la retraite Khalifa Haftar qui tentent de se positionner près des frontières sud-est de l’Algérie.
La rédaction