Mercredi 18 mars 2020
Le 18e numéro de Tighremt censuré pour sa graphie latine
« Le 18e numéro de Tighremt a lui aussi été interdit d’impression hier à la société d’impression d’Alger (SIA), au motif que le quotidien est confectionné dans la graphie latine. C’est la concession que le centre secret de pression aurait faite au bloc islamo-baathiste, indique le collectif de la rédaction de ce premier quotidien en tamazight.
L’imprimerie étatique vient encore de refuser d’imprimer Tighremt. Une société publique qui sévit contre un journal. Elle fait régner sa loi. Etrangement le ministre de la Communication si prompt à donner des leçons sur la presse, le respect de la déontologie a mangé sa langue. Bienvenue à la gouvernance Tebboune.
Le collectif de ce vaillant journal obligé de ferrailler contre la loi d’airain du clan conservateur souligne que Tighremt est victime de calculs et luttes de clans. Ainsi, il serait question de « négociations entre l’une et l’autre partie », et le clan islamo-baâthiste aurait exigé la tête de Tighremt en contrepartie « de son soutien au pouvoir en place ».
Si l’on comprend bien la clique à Makri et Djaballah monnaye son soutien à Tebboune sur le dos d’un journal en tamazight dont le « péché » est de s’écrire en caractères latins !!!
A ce niveau des compromissions, tout l’honneur revient à ce quotidien d’information ! Il nous rappelle encore une fois que les islamo-baâthistes tiennent en horreur tamazigh et tout ce qui va avec elle.
Loin de se décourager, la rédaction de Tighremt continue de produire un journal. Un journal qui ne parviendra pas à ses lectures par la faute de vils marchandages politiciens. « Décidé d’accomplir conformément aux règles d’éthique et de déontologie sa mission d’informer dans la langue amazighe, et dans la graphie de transcription de tamazight en vigueur dans l’école et l’université algériennes, le collectif de la rédaction continue de faire au quotidien le quotidien Tighremt et de l’envoyer à l’imprimerie qui ne l’imprime pourtant pas », ajoute le collectif de Tighremt.
Ce dernier « prend à témoin l’opinion nationale qui, dans le pays et à l’étranger, lui réitère chaque jour son soutien » et, « en attendant le retour du journal dans les kiosques », le collectif annonce sa mise en ligne à partir de samedi 21 ou dimanche 22 mars.