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Le bilan et les perspectives

3e session du Comité intergouvernemental de haut niveau algéro-français à Paris

Le bilan et les perspectives

1.- Les relations algéro-françaises ont connu une nouvelle dynamique ces dernières années, notamment depuis la visite du Président de la République, Abdelaziz Bouteflika, en 2000, en France et celle du président Hollande en Algérie en 2012. C’est dans ce cadre que s’est tenu la 3e session du Comité intergouvernemental de haut niveau algéro-français du (CIHN) à Paris le 07 décembre 2017 sous la coprésidence du Premier ministre, Ahmed Ouyahia, et de son homologue français, Edouard Philippe. Le fondement du CIHN est le renforcement du partenariat économique et l’identification de nouvelles perspectives d’investissement étant un instrument de pilotage du partenariat d’exception algéro-français. Il a été instauré à la faveur de la visite officielle en Algérie en décembre 2012 du président français François Hollande, dont la 1ère session, s’est tenue à Alger en décembre 2013, ayant assisté à neuf accords de coopération et la 2e session s’est déroulée à Paris au mois de décembre 2014.

Selon une dépêche de l’APS du 07 décembre 2017, les deux parties ont conclu, dans ce cadre du partenariat stratégique onze accords concernant les secteurs de l’économie, de l’enseignement supérieur, de la formation professionnelle, de la santé, des PME et de la Culture. Une déclaration d’intention a été signée par le Groupe PSA-Peugeot, le ministère algérien de la Formation et de l’Enseignement professionnels et le ministère français de l’Education nationale, portant création, à Oran, d’un centre de formation pour les métiers de l’automobile et différents accords au niveau de l’enseignement supérieur notamment la création d’un réseau mixte des écoles (RME), qui compte parmi ses membres 16 écoles nationales supérieures algériennes, 15 écoles préparatoires algériennes et 7 écoles françaises d’ingénieurs. Deux autres accords dans le domaine de la santé ont été signés. Il s’agit d’un protocole d’accord entre le groupe Sanofi-Pasteur et le groupe Saïdal pour la production de vaccins et d’un accord pour la production de produits oncologiques et de santé familiale en Algérie par le laboratoire Ipsen ainsi qu’un accord pour la promotion de la PMI/PME. D’autres visites intergouvernementales sont prévues afin de préparer la visite d’Etat qu’effectuera le président Emmanuel Macron en 2018. Cela rentre dans le prolongement de la tenue à Alger de la quatrième réunion du Comité mixte économique franco-algérien (COMEFA), d’une part, et au lendemain de la visite d’amitié et de travail du président français, Emmanuel Macron en Algérie, d’autre part.

2.- Il s’agit cependant de replacer ces échanges en dynamique. Pour 2016 la valeur importations exportations entre l’Algérie et France ne dépasse pas 8 milliards de dollars. Or les importations algériennes ont été de 46 milliards de dollars et 29 milliards de dollars pour les exportations avec 95% d’hydrocarbures, soit au total importations/exportations 75 milliards de dollars sans compter les services où l’Algérie a été importatrice pour 2016 de plus de 10 milliards de dollars donnant un total de biens et services importations/exportations d’environ 85 milliards de dollars. Pour la France les importations ont été de 570 milliards de dollars et 854 milliards de dollars avec les services et les exportations 510 milliards de dollars et 935 milliards de dollars y compris les services (grand exportateur), soit au total importations/exportations 1030 milliards de dollars pour les biens soit un total importations/exportations biens et services de 1800 milliards de dollars. La part des échanges de 8 milliards de dollars importations-exportations de biens/services dans le total des deux pays représente environ 0,5%. Rappelons que la France reste la première destination touristique mondiale avec 7,1 % du PIB en 2016 malgré des chiffres en baisse avec 82,5 et 83 millions de touristes étranger s pour une valeur de 42 milliards de dollars. En référence à l’espace mondial, en 2016, les pays de l’Union européenne sont toujours les principaux partenaires de l’Algérie (47,47 % des importations et 57,95 % des exportations).

Le principal client est l’Italie, qui absorbe plus de 16,55 % des ventes, suivie par l’Espagne à 12,33 % et la France, à 11,05 %. Pour les principaux fournisseurs, la France occupe le premier rang des pays de L’UE avec 10,15 %, suivie par l’Italie et l’Espagne, avec respectivement 9,93 % et de 7,69 % du total des importations. Les cinq premiers clients de l’Algérie, au cours des sept premiers mois de 2017, ont été l’Italie avec 3,5 milliards de dollars (16,9 % des exportations globales algériennes), suivie de la France avec 2,60 Md $ (12,55 %), de l’Espagne avec 2,32 Md $ (11,23 %), des États-Unis avec 2,09 Md $ (10,11 %) et du Brésil 1,39 Md $ (6,74 %). Quant aux principaux fournisseurs de l’Algérie, la Chine est encore venue en tête avec 5,21 Md $ (19,40 % des importations globales algériennes), suivie de la France avec 2,35 Md $ (8,77 %), de l’Italie avec 1,98 milliards de dollars (7,37 %), de l’Allemagne avec 1,84 Md $ (6,85 %) et de l’Espagne avec 1,75 Md $ (6,53 %). Selon les données de l’Ambassade, la France est cependant le premier investisseur hors hydrocarbures et le premier employeur étranger en Algérie, représentant 40 000 emplois directs et 100 000 emplois indirects, pour environ 500 entreprises implantées, dont une trentaine de grandes entreprises. Mais il faut être réaliste. Dans la pratique des affaires n’existent pas de sentiments l’Algérie défendant se ses propres intérêts comme la France. Ainsi, après la visite en Algérie, le Président français vient de signer des contrats de près de 13 milliards de dollars avec le Qatar le 07 décembre 2017.

Ainsi tout en respectant la décision souveraine de l’Algérie, après la majorité des pays Comme les Etats-Unis d’Amérique, l’Allemagne, l’Espagne, l’Italie, la Grande Bretagne, le souhait du président français Emmanuel Macron dans sa conférence à Alger le 06 décembre 2017 est l’assouplissement la règle des 49/51% datant du gouvernement Ouyahia en 2009 , d’ailleurs non introduite dans le nouveau code d’investissement et devant être définie dans les lois de finances selon la politique du gouvernement. Je rappelle que depuis 2010, j’ai proposé au gouvernement algérien de s’en tenir à la balance technologique et en devises positive, de faire son bilan, de l’appliquer aux segments stratégiques à définir avec précision et d’appliquer une minorité de blocage de 30% pour les autres segments notamment les PMI-PME.

3.- D’une manière générale, au niveau des relations internationales, il n y a pas de sentiments mais que des intérêts. Les échanges entre l’Algérie et la France qui se limitent essentiellement aux hydrocarbures pour la partie algérienne, aux services, notamment bancaires, l’agroalimentaire, les produits pharmaceutiques et les produits issus de l’industrie automobile pour la partie française peuvent être dynamisés dans le cadre du respect mutuel. Mais attention de se limiter aux facteurs économiques. Je voudrai signaler au préalable qu’existe un lien dialectique entre sécurité et développement d’où l’importance d’un partenariat gagnant/gagnant fondé sur un co-développement. La déstabilisation de l’Algérie concourait indirectement à l’instabilité de la région méditerranéenne et africaine. Son développement est donc la garantie de la stabilité de la région.

(*) Cette brève contribution est une brève synthèse de deux interviews données à la télévision Ennahar et à Beur TV suite à la réunion du Comité intergouvernemental de haut niveau algéro-français (CIHH) tenue à Paris le 07 décembre 2017.

 

Auteur
Abderrahmane Mebtoul, expert international

 




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