20 avril 2024
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Le cafouillage des chiffres crédibilise l’analyse du FMI sur l’Algérie

DECRYPTAGE

Le cafouillage des chiffres crédibilise l’analyse du FMI sur l’Algérie

Les indicateurs sont au rouge, il est plus que probable que l’Algérie frappera bientôt à la porte du FMI si des décisions vigoureuses ne sont pas prises.

Il est peu probable que le Fonds Monétaire International (FMI) dramatise en jugeant dans sa dernière analyse publiée le 5 novembre 2020  par FranceInfo dans sa rubrique consacrée à l’Afrique, celle-ci indique que « tous les voyants de l’économie algérienne sont au rouge »(01) comme le laissent entendre certaines voix.

Cet organisme mondial est persuadé que l’Algérie ne tardera pas de taper à sa porte. C’est la seule analyse qui se fonde sur les exportations des hydrocarbures qui représente 60% du budget de l’Etat et sans elle toute l’économie rentrera en récession.

Le cafouillage dans les chiffres données par les responsables en charge du secteur  de l’énergie sont parfois contradictoires et d’autres fois irréalisables pour douter de la projection en perspective de la démarche économique algérienne.

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Ainsi le ministre de l’Energie qui était formel le 26 octobre 2020 lors de son passage comme invité de la rédaction que l’Algérie terminera l’année 2020 avec des recettes pétrolières avec 23,5 milliards de dollars(02), est revenu moins de deux semaines plus tard, auditionné par la commission économique et du budget de l’Assemblée  populaire nationale (APN) pour leur déclarer que les revenus des hydrocarbures ont totalisé 14,6 milliards de dollars  au 30 septembre 2020 soit près d’un mois après cette clôture.

Avec un mois d’octobre et novembre qui ont vu le prix baisser à moins de 40 dollars et une deuxième vague de la pandémie qui touche pratiquement tous les continents, se sera «impossible » que le montant des exportations atteindrait 8,9 milliards qui représentent la différence entre le chiffre avancé par le ministre de l’énergie et ce qui a été réalisé en 9 mois avec en plus un bonus de diminution de 6% de la consommation interne de l’énergie.

Ensuite depuis que l’Algérie assure la présidence du cartel pétrolier, l’OPEP+ formé des 13 membres des pays exportateurs du pétrole et ses alliés sous le leadership de la Russie, elle pratique une communication tangentielle pour occuper le devant de la scène surtout lorsque les prix prennent la tendance ascendante comme c’est le cas aujourd’hui.

Par contre ce cartel élargi, se donne à la politique de l’autruche lorsque les prix plongent vers le bas. En octobre dernier les prix du Brent ont atteint le niveau de 36,64 dollars le baril, on a entendu aucun membre s’exprimer sur les conséquences.

Par contre de nombreux commentateurs, proches du cartel ont voulu justifier la montée du prix au-delà de 40 dollars le jeudi dernier à la simple déclaration du président en exercice de la conférence  de l’OPEP d’une «nécessité d’envisager l’extension du niveau actuel d’ajustement de la production à 2021 pour aider à la stabilisation du marché pétrolier».

Rappelons pour mémoire que  l’organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés des pays producteurs non membres (OPEP+) avait convenu de baisser la production de 9,7 millions de barils/jour à compter de mai 2020 et de 7,7 millions de barils/jour de début août à fin décembre 2020 puis de 5,8 millions de barils/jour de janvier 2021 à avril 2022.

Or, ce n’est certainement pas les 1,9 million retirés de l’offre qui vont donner un nouveau souffle au prix du baril dans un marché plombé par la montée de la Covid-19.

Par contre, cette légère augmentation du jeudi s’explique selon de nombreux analystes par la diminution inattendue  des réserves commerciales, publiée la veille soit le mercredi.

Selon les chiffres hebdomadaires de l’Agence américaine d’information sur l’Energie (EIA), les stocks de brut se sont établis à 484,94 millions de barils au 30 octobre contre 492,4 millions de barils (MB) au 23 octobre, soit une baisse de 8 millions de barils. Les analystes s’attendaient au contraire à une augmentation de plus de 500.000 barils.

Les stocks d’essence ont par contre augmenté d’1,5 million de barils alors que les prévisions donnaient une diminution de 800.000. Ceux de produits distillés, qui indiquent davantage l’état de l’activité industrielle, ont baissé de 1,6 million de barils alors qu’ils étaient attendus en baisse de plus de 2 millions, selon les prévisions médianes d’analystes recueillies par Bloomberg.

Rabah Reghis

Renvois

(01)-https://www.francetvinfo.fr/monde/afrique/algerie/algerie-tous-les-voyants-de-leconomie-sont-au-rouge-selon-le-fmi_4168007.html?fbclid=IwAR1CJV1kKPJntDclzfQ6G-P8ntExlSjKZXNc3x6XAF81tRMkKRrIHB93LOk

(02)-https://www.youtube.com/watch?v=S13d2hcch_U&feature=share&fbclid=IwAR2GJdS6KkEI-z3hyZyaIJLfBhaYLU42KWqYrGCI9d-BMEcqIuKSvsXg-3g
 

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Rabah Reghis

 




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