Site icon Le Matin d'Algérie

Le CAMAN appelle au rassemblement des forces démocratiques

TRIBUNE

Le CAMAN appelle au rassemblement des forces démocratiques

Le Collectif des amis du manifeste pour l’Algérie nouvelle (CAMAN) nous a fait parvenir le communiqué suivant.

Par le très faible taux de participation (27,3%) officiellement admis et consacré, le simulacre constitutionnel du 1er Novembre dernier appelle à un constat sans équivoque quant à la rupture entre le peuple et le système en place.

Comment interpréter l’abîme entre gouvernés et gouvernants, sans y lire du même coup la vitalité et la permanence des idéaux démocratiques inaugurées par la révolution citoyenne de février 2019 ? 

Le système qui reconduit les pratiques et méthodes de l’ancien régime, n’a plus les moyens ni la cohésion interne pour faire face au divorce manifeste attesté pour la deuxième fois consécutive (présidentielles du 12/12/2019 et référendum constitutionnel) par des scores insignifiants en termes de participation.

La légalité est certes sauve mais l’absence de légitimité est flagrante, s’agissant à fortiori du vote sur un texte constitutionnel. La fin de cycle est irréversible pour un pouvoir nu et sans imagination désormais acculé à admettre et imposer une gouvernance au nom d’une minorité drastique.

La date du 1er novembre choisie dans le but de marier deux évènements différents par leur nature, le but recherché et l’objectif fixé souligne une manipulation puérile et cynique n’hésitant pas à risquer de déconsidérer le capital symbolique national.

Cette instrumentalisation grossière de l’histoire s’est encore vérifiée par l’hommage officiel rendu au commandant Bouregaâ, chef adjoint de la wilaya 4 historique, qui, hier, avait été scandaleusement incarcéré et qualifié de harki par ceux-là même qui l’encensent aujourd’hui pour son patriotisme.

La maladie du chef de l’Etat, évacué en urgence à l’étranger pour hospitalisation, réitère, après l’épisode bouteflikien en la matière, le même mépris à l’égard de l’opinion publique et démarre un nouveau drame qui épaissit l’horizon politique et fragilise l’action publique. 

Quoiqu’il en soit, échec référendaire et maladie du chef de l’Etat peuvent être, si l’esprit de responsabilité patriotique l’emporte, une occasion de revenir sur le verrouillage de la vie publique par la libération des détenus politiques et l’inauguration d’une démarche nouvelle vers la consécration des exigences de la révolution populaire.

L’immensité de la tâche ne s’en trouve qu’amplifiée pour aller vers une nouvelle gouvernance.

L’Algérie vit un moment charnière de sa jeune histoire. Nous sommes à un tournant, difficile mais décisif, car il faut édifier un Etat de droit, assurer le passage générationnel, acter la lutte contre la corruption et lancer un nouvel effort pour le développement sans entamer la cohésion nationale.

La lucidité recommande de faire table rase d’un système usé et condamné à périr. Plus que jamais un processus transitoire à caractère démocratique d’où émergera une légitimité incontestable est urgent et nécessaire. C’est la pierre angulaire du renouveau national.

La démocratie est la garante pour la légitimité de l’exercice du pouvoir et la consécration de la citoyenneté laquelle exige l’égalité des droits entre les citoyens et le contrôle des institutions par le peuple souverain.

Incontestablement, la rupture radicale s’impose d’elle-même. La voie pacifique est l’âme de ce mouvement citoyen qui a choisi un chemin ardu mais exaltant de par son objectif. L’intérêt stratégique du pays est de réussir une autre étape de son histoire.

Hier, nous avons conquis l’indépendance nationale ; demain, ce sera la promotion des droits et libertés. Deux formes d’expression de la souveraineté nationale qui vont désormais se superposer pour une Algérie libre et démocratique. 

Le CAMAN renouvelle son appel pour un rassemblement des forces démocratiques de la société civile afin de se donner les moyens d’une ambition nouvelle en faveur du pays. Se regrouper aujourd’hui et créer l’instrument de lutte par la coordination de nos efforts et la mutualisation de nos forces sont indispensables pour l’aboutissement des objectifs de la révolution démocratique de février dans la cohésion nationale et la paix civile.                       

 Alger le 11 novembre 2020 

 




Quitter la version mobile