Le cancer colorectal est l’un des cancers les plus meurtriers au monde. En Algérie, selon les statistiques de 2022 du Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), 7 747 nouveaux cas ont été enregistrés, avec 4 380 décès liés à cette maladie.
Le cancer colorectal représente le deuxième cancer plus fréquent en Algérie, après celui du sein. Cette année, 4 082 hommes ont reçu ce diagnostic, contre 3 665 femmes.
Ce cancer touche dans 95 % des cas les personnes de plus de 50 ans et affecte la paroi du côlon et du rectum, la portion terminale de l’intestin, connus sous le nom de gros intestin. Dans la majorité des cas, elle résulte de la transformation de polypes bénins qui se développent le plus souvent dans cette région.
Le cancer colorectal est souvent asymptomatique. Sa détection précoce est essentielle pour améliorer les chances de guérison. En Algérie, le dépistage par la recherche de sang dans les selles (test immunologique fécal FIT) reste marginal. Les gastro-entérologues estiment qu’à peine 10 % des personnes éligibles réalisent ce test, qui repose principalement sur l’initiative individuelle des patients ou la recommandation du médecin traitant.
Ce test doit être réalisé tous les deux ans à partir de 50 ans, aussi bien chez les femmes que chez les hommes. Cependant, certains cancers sont héréditaires, et les personnes ayant des antécédents familiaux de cancer colorectal présentent un risque accru de développer la maladie. Dans ces cas, le dépistage repose sur des examens endoscopiques.
Depuis 2016, ce cancer est en progression constante, en raison de plusieurs facteurs tels que l’allongement de l’espérance de vie, l’évolution des habitudes alimentaires avec une consommation accrue de viandes rouges et transformées, ainsi que la sédentarité. L’augmentation du surpoids, de l’obésité, la consommation d’alcool et le tabagisme constituent également des risques majeurs dans le développement de cette maladie. Une prise de conscience individuelle et collective est donc nécessaire pour inverser cette tendance.
La prise en charge du cancer colorectal dépend du stade de la maladie. À un stade précoce, la chirurgie reste l’option privilégiée. Dans 9 cas sur 10, un cancer du côlon guérit s’il est détecté précocement. Pour les cancers avancés, les thérapies ciblées et l’immunothérapie ouvrent de nouvelles perspectives mais la prise en charge devient plus complexe et invasive.
Outre le dépistage, la prévention joue un rôle clé dans la lutte contre le cancer colorectal. Une alimentation saine riche en fibres et pauvre en viandes transformées, associée à une activité physique régulière, permettrait de réduire considérablement le risque de développer la maladie.
En France, le mois de mars est consacré à la sensibilisation sur l’importance du dépistage du cancer colorectal. « Mars Bleu » est largement médiatisé avec des spots publicitaires percutants. Le kit de dépistage pour les personne de 50 à 74 ans est disponible chez le médecin traitant, en pharmacie ou sur commande via le site de l’Assurance maladie.
Pour lutter efficacement contre ce fléau silencieux, « va chier » et fais le test de dépistage.
Rabah Aït Abache