Le célèbre chanteur Brahim Bellali n’est plus, il s’est éteint aujourd’hui le 19 août à l’âge de 90 ans, à Saint-Denis (Seine-Saint- Denis) que sa belle âme repose en paix.
Brahim Bellali était originaire de Guenzet, Ath Yaala. Guenzet héritière de la tradition intellectuelle de la Kalâa des Beni Yaala, depuis le XIe siècle comme l’atteste Ibn Khaldoun dans son Histoire des Berbères et des Dynasties musulmanes.
Cette région fut depuis plusieurs siècles un centre de diffusion du savoir.
Guenzet est située au nord-ouest de Sétif dans la chaîne des Babors, entourée des communes de Harbil, Ain legradj (Setif) et El-Maïn, Tassamart, Zemmoura (Bordj Bou Arreridj).
La disparition de Brahim Bellali signe la fin d’une époque, où la musique est une école, transmise de maître à maître. Sa rencontre avec le compositeur chef d’orchestre Amraoui Missoum un maître incontestable et un monument de la musique chaâbi, Farid Ali, Cheikh Arab Bouyezgarène, a été déterminante et lui a ouvert la voie d’une belle carrière artistique avec des compositions révélant un perfectionnement recherché, et une cime atteinte par beaucoup de travail et de sueurs versées.
Brahim Bellali a marqué son époque, comme Cheikh El Hasnaoui, Slimane Azem, Allaoua Zerrouki, Salah Sadaoui, Chérif Kheddam, il est l’un des piliers de la chanson kabyle, il a su apporter sa touche, son empreinte, par son talent et des compositions de qualité restant une référence pour la chanson et la musique algérienne particulièrement kabyle.
Certaines de ses chansons comme, Lemεanda n tismin ig xlan tudrin, Lɣiba tḍul, Ṛuḥ ay itri ṛuḥ, a wi izuṛen at yaala, diffusées régulièrement par la Chaîne 2, ont marqué les mémoires et résonnent dans l’espace-temps,
Je me souviens de nos retrouvailles en 2010 chez le poète Hamid Ait Said rue de Paris à Montreuil (Seine-Saint-Denis). Brahim Bellali et Chérif Kheddam qui a composé pour lui, venaient souvent dans ce bar où se côtoient les arts et la culture, l’on pouvait voir l’amitié profonde qui les liait, comme il est rare d’en voir aujourd’hui. Ces moments précieux avec ces deux grands hommes sont gravés dans le cœur et l’esprit.
Brahim Bellali était un gentleman, au visage souriant, généreux, toujours avec une belle parole, il encourageait toujours. Il était l’artiste aimé de tous. Il a enrichi considérablement la chanson kabyle depuis la fin des années 50. Il laisse derrière lui un grand répertoire témoin d’une époque rude et généreuse.
Son engagement dans la Fédération de France du FLN jusqu’à l’indépendance de l’Algérie témoigne de son attachement et de son amour pour son pays.
Brahim Bellali restera cet artiste au grand cœur, aussi grand était son talent, aussi grande était son humilité, il a eu un parcours lumineux sans ombres.
Brahim Saci.