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Le chef de la diplomatie française «prêt à aller à Alger pour échanger avec les autorités»

Ce 16 janvier 2025, sur la radio RTL, le ministre français des Affaires étrangères a affirmé qu’il est « prêt à aller à Alger pour échanger avec les autorités algériennes et traiter de tous les sujets et pas seulement ceux qui ont fait l’actualité », alors que les relations entre les deux pays se sont considérablement dégradées ces derniers mois. « La France et l’Algérie ont intérêt à aplanir les difficultés : dans les prochains jours, nous allons définir les mesures à prendre pour restaurer la coopération indispensable entre nos deux pays », a-t-il souligné.

Jean-Noël Barrot, le ministre des Affaires étrangères français essaye de faire le pompier pendant que certains de ses collègues ministres jouent les pyromanes avec la question algérienne. Depuis quelques mois, la relation entre Paris et Alger s’est considérablement dégradée. Tout est parti de la reconnaissance par la France, fin juillet, de la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental. La question sahraouie est un des éléments fondateurs de la diplomatie algérienne. D’où la colère noire des autorités. Puis, les relations se sont détériorées ces dernières semaines avec l’incarcération le 16 novembre de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal et le refus d’Alger d’accueillir sur son territoire « Boualemn », un influenceur algérien expulsé de France suite à ses déclarations sur les réseaux appelant au meurtre d’opposants au régime algérien.

Ce 16 janvier 2025, Jean-Noël Barrot, le ministre français des Affaires, estime que les deux pays n’ont pas intérêt à ce que s’installe une tension durable entre eux.

« Je suis prêt à aller à Alger pour échanger avec les autorités algériennes »

Un moyen d’appeler au calme et à la retenue après la forte poussée en tension de la semaine passée. Le 9 janvier, Alger avait renvoyé en France un influenceur algérien expulsé de l’Hexagone quelques heures plus tôt, pour des propos jugés haineux.

Ce jeudi matin, chez nos confrères de RTL, Jean-Noël Barrot a jugé inadmissible l’attitude d’Alger dans ce dossier. Mais, il n’a pas voulu reprendre à son compte les mots prononcés la semaine dernière par Bruno Retailleau. Le ministre français de l’Intérieur avait alors affirmé que l’Algérie cherchait à « humilier la France ».

« Mon rôle n’est pas de mettre de l’huile sur le feu, a insisté Jean-Noël Barrot. Mon rôle est de régler les problèmes. Et ce n’est pas avec des effets de manche, des effets de plateau, que nous les règlerons. J’ai signalé que j’étais prêt à aller à Alger pour échanger avec les autorités algériennes et traiter de tous les sujets et pas seulement ceux qui ont fait l’actualité. C’est une proposition que nous avons faite pour le moment et nous attendons un retour ». Cette offre française vient après la visite de deux heures effectuée par le patron de la DGSE à Alger.

Une réunion ministérielle pour « aplanir les difficultés entre Paris et Alger »

Pas de retour encore des autorités algériennes sur cette proposition de visite. Le chef de la diplomatie française a également annoncé ce matin la tenue prochaine en France d’une réunion ministérielle pour « aplanir les difficultés entre Paris et Alger ». Réunion qui se tiendra autour du président et du Premier ministre, pour, a-t-il précisé, définir les suites à donner, les mesures à prendre, afin de restaurer la coopération indispensable entre les deux pays. Aucune date n’a pour l’heure été communiquée sur la tenue de cette réunion.

Jean-Noël Barrot a également annoncé que l’écrivain Boualem Sansal était sorti de l’hôpital et qu’il était de retour en prison à Alger. L’écrivain franco-algérien est incarcéré en Algérie depuis la mi-novembre. « Nous nous préoccupons des conditions de sa détention et pour sa santé », a souligné Jean-Noël Barrot.

La rédaction/RFI

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