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Le choix du système ? Ce sera sans doute Mihoubi

COMMENTAIRE

Le choix du système ? Ce sera sans doute Mihoubi

Nul besoin d’être un fin analyste pour affirmer que c’est lui qui sera vraisemblablement élu le 12 décembre. Avec Mihoubi, on aura un président qui marche, qui gambade sur ses deux pattes et, surtout, qui parle, qui sourit et qui rit. Et non un corps malade (Boutef) qu’on exhiberait par beau temps pour dire aux étrangers qu’on a un président qui a toutes ses facultés pour gouverner. C’est mieux que rien et c’est toujours ça de gagné.

Et puis, malgré ses 60 ans, Azzedine Mihoubi a l’avantage d’être plus jeune que ses rivaux Ali Benflis  (75 ans) et Abdelmadjid Tebboune (73 ans) qui auront le mérite d’avoir bien tenu leurs rôles de lièvres à défaut d’être des lapins : et rien que pour ça, la Nation devrait leur être infiniment reconnaissante. Enfin,  avec Mihoubi, le système qui a usé plusieurs chefs d’Etat – le dernier, Boutef, a quand même tenu 20 ans – escompte se donner du répit, le temps de se reconfigurer afin de tenter de rebondir.

Pourquoi ce sera lui ? Il y a ce ballet de diplomates occidentaux et arabes défilant dans sa permanence, à qui il leur a été susurré que « c’est lui le bon candidat », et qui se sont dit : « et si on allait lui rendre visite » ! Et puis, le FLN, qui est tout sauf d’être un parti indépendant, et qui colle au système comme de la glue, va, comme par hasard, soutenir le candidat Mihoubi.  Pas besoin de dessin pour vous dire qui lui a conseillé amicalement de soutenir Mihoubi. Et derrière le FLN  – vous allez voir – tous ceux qui faisaient partie de l’ex-fratrie présidentielle –  MPA de Benyounes (actuellement à l’ombre), le TAJ de Amar Ghoul (lui aussi privé de soleil), les enfants de shouhadas âgés aujourd’hui entre 60 pour les plus jeunes et 80 ans pour les plus vieux, l’UNFA (femmes), l’UNPA (paysans) et j’en oublie – vont sortir du bois, se ruer et se bousculer à qui mieux pour figurer dans les premiers rangs aux côtés de Mihoubi. Et gare aux distraits qui vont rater le train de la présidentielle ! Car tous ces gens-là qui ne dorment plus depuis le 22 février – c’est cauchemar sur cauchemar (maudit Hirak !) – sont hantés par la perte du système et la fin des allocations de ressources. Ils vont donc gentiment se ranger derrière Mihoubi en qui ils verront le sauveur suprême ! Ils verront en lui l’homme qui mettra fin à leurs cauchemars et qui leur permettra enfin de dormir et de rêver sans prendre du Prozac, surnommée la « pilule du bonheur » !

Enfin, mention spéciale au candidat islamiste Abdelkader Bengrina qui aura le mérite d’avoir excellé comme pas un dans son rôle de bouffon électoral. Lui, c’est sûr, il ne sera pas oublié de sitôt. Peut-être sera-t-il récompensé pour avoir tenu son rôle de comique politique jusqu’au bout. Quant à Abdelaziz Belaid, je ne le connais pas, je n’en parlerai pas.

Plus sérieusement, sans être un expert en sondages d’opinion, une marée électorale est exclue le 12 décembre prochain. La question est de savoir combien de gens vont-ils se rendre aux urnes ? Pour le reste, le 12 décembre – je reste convaincu que l’élection aura lieu – , cette élection accouchera d’un président effacé, sans envergure, au pire d’un chef d’Etat destiné à combler un vide constitutionnel, à faire de la représentation et à donner l’illusion que l’Algérie est dirigé par un…civil ! 

Auteur
Hassane Zerrouky

 




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