Lundi 25 novembre 2019
Le commandant Azeddine jette le trouble sur le commandant Lakhdar Bouregaâ
Dans une vidéo, d’une durée de 59’29 », postée sur son compte Facebook, le commandant Azzedine, nous livre son témoignage sur ce qu’a été son parcours, du commando Ali Khodja de la wilaya 4 à la zone autonome.
Dès les premières minutes de la vidéo, le commandant Azzedine, à l’époque capitaine et responsable du commando Ali Khodja, nous apprend que lors d’une mission en 1958, Si Lakhdar qu’il considérait comme son modèle, a été touché par une balle dans le dos, tirée par l’aviation française durant le pilonnage aérien du Djebel Boulagroune. Il nous signale par ailleurs que durant cette opération il fut lui aussi blessé à la main et qu’il reçut six éclats dans le bras.
Après avoir quitté le djebel blessés, traversé l’Oued, dès la tombée de la nuit, et s’être rendu en compagnie de Si Lakhdar au douar Zim en Wilaya 6, il assiste avec les membres de son groupe à la mort de Si Lakhdar.
C’est là qu’il ordonne aux hommes l’accompagnant de l’inhumer dans la nuit, de garder le secret de sa mort et de ne pas en informer les autres groupes du commando.
Dans la suite de la vidéo, il relate son parcours pendant la révolution de 1958 à 1961. Entamant le dernier quart d’heure du témoignage ; il explique les raisons qui l’ont poussé à démissionner de l’Etat major général (EMG) à l’extérieur, en 1961 et à rejoindre Alger, théâtre de massacres perpétrés par l’OAS.
Il nous apprend qu’il arrive à Alger, en février 1962, et qu’il se rend à la wilaya 4, muni d’un ordre de mission du Président Benyoucef Benkhedda lui donnant mandat de réorganiser la wilaya et la zone autonome affaiblie par la disparition de Ali la pointe et l’incarcération de Yacef Saadi.
Très naturellement, sans sourciller et sans fournir d’explications, il nous explique qu’à ce moment là, le conseil de la wilaya 4 était commandé par le colonel Hassen Khatib assisté de 4 adjoints, au grade de commandants : Youcef Benkherouf, Lakhdar Bouragâa, Mohamed Berrouaghia, et Omar Ramdane.
Il nous exhorte même à les consulter, afin de confirmer la véracité de ses dires, puisque quatre d’entre eux sont encore en vie.
Le téléspectateur, incrédule et interloqué, a du mal à saisir. Le commandant Azzedine n’a-t-il pas fait le récit de la mort de Si Lakhdar ? Il nous confirme en même temps, que l’actuel Lakhdar Bouragâa était bien commandant et adjoint du colonel Hassen Khatib à la wilaya 4. Si Lakhdar est-il Lakhdar Bouragâa? On s’y perd d’autant plus que la polémique sur ce sujet a noirci les pages de journaux ces derniers mois.
Le brave commandant Lakhdar Bouragâa, que l’opinion publique connaît a-t-il donc usurpé l’identité de Si Lakhdar se demande le spectateur, où est ce deux personnes différentes ? Connaissant son intégrité et son engagement il est peut sûr de le croire. L’objectif est atteint, le doute est semé. Il faut croire que l’ENTV avait commencé déjà par s’attaquer d’une manière ignoble au passé de Lakhdar Bouregaâ en le remettant en cause. Le colonel Hassen qui était son supérieur à déjà démenti ces tristes allégations. Mais la sortie inopportune et trouble du commandant Azzedine laisse pantois. Son imprécision (volontaire?) ajoute une couche de trop.
Réputée pour avoir plus d’un tour dans leur sac, la génération de novembre ne cessera jamais de subjuguer, de créer l’événement. Décidément 1962 se rejoue en 2019 !!!
Combien de secrets sont encore enfouies dans la tête de ces vieux brisquards de maquisards?
Les archives détenues par l’ex-puissance coloniale n’ont cessé d’être réclamés par l’Algérie. Mais celles qui existent en Algérie, les documents et témoignages, sont jalousement gardés dans les institutions et chez les particuliers. Ils restent difficilement accessibles à nos chercheurs et au au public.
Les archives du MALG, récupérés par les hommes de Boumediene à la base Didouche, en Libye et ailleurs, puis stockés au Ministère de La Défense, restent un tabou. N’est il pas temps d’exorciser les démons?