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Le fusil du militaire face au sourire du bébé ? 

TRIBUNE

Le fusil du militaire face au sourire du bébé ? 

La ville de Bordj Bou Arréridj noire de centaines de milliers de manifestants en ce 12 avril.

«La non-violence est la loi de notre espèce, tout comme la violence est la loi de l’animal. L’esprit dans l’animal est à l’Etat latent, et l’animal ne connaît pas d’autres lois que celle de la force physique. La dignité de l’homme exige qu’il  obéisse à une loi plus haute à la force de l’esprit » Gandhi

Les années 90 resteront dans l’histoire du pays comme une période de chaos, de confusions et de troubles. C’est une décennie d’agitation sociale, économique et politique. Les mêmes causes produisant les mêmes effets. Les émeutes, les pillages, et les désastres de l’environnement feront partie du paysage quotidien des Algériens.

Les troubles sont inévitables parce que les dirigeants ultra égoïstes ont déjà préparé le terrain. Ils ont engendré de telles inégalités et creusé davantage le fossé qui sépare les nantis des démunis que les catastrophes qui s’annoncent ne peut être évitées.

L’extrême concentration du pouvoir politique va conduire à l’effondrement de l’Etat. L’extrême concentration des richesses du pays va provoquer la ruine de l’économie menaçant la survie de la population.  

L’autorité des dirigeants des ex-pays socialistes reposait sur le mensonge idéologique, l’endoctrinement politique et l’embrigadement militaire. Ces dirigeants constituaient une minorité dominatrice laquelle ne s’intéresse qu’à sa propre survie et à ses gains personnels aux dépens de larges couches de la population. Quant aux dirigeants du monde occidental, ils n’inspirent aujourd’hui aucune confiance, aucun respect. Tous ce qu’ils peuvent susciter, c’est la jalousie de leur vie d’opulence, jalousie de l’aisance avec laquelle ils dupent les dirigeants des pays du tiers monde.

Tout en se déclarant admiratif du mouvement massif, pacifique et civilisé du peuple monolithique, sans tête à décapiter ni partis à corrompre, ni groupe à enfermer, ils ne cachent pas leur crainte de voir réussir cette transition politique d’un régime militaire vers un régime civil sans heurt et sans violence susceptible de remettre en cause leur hégémonie sur le reste du monde tenté par l’expérience algérienne.

La France n’est pas venue en Algérie pour la civiliser mais pour la militariser. Elle a échoué par l’épée, elle a réussi par l’esprit au-delà de toutes ses espérances  Aujourd’hui le peuple algérien, dans sa très grande majorité veut se libérer des liens tissés par 130 de colonisation.

En 1962, la terre a été affranchie de la présence étrangère. 2019, le peuple veut se libérer du système en place avec le sourire. La couche sociale au pouvoir connaît un enrichissement facile et rapide et sans entraîner en aucune façon un développement économique, social et culturel de la société, mène un standard de vie extrêmement élevé et une surconsommation d’une impressionnante masse de produits de la société occidentale.

 Cette couche de privilégiés algériens s’est avérée incapable de procéder à des investissements productifs, à long terme et d’entraîner l’économie dans un processus dynamique de développement.

L’histoire nous apprend que lorsque les dirigeants prennent une mentalité ultra acquisitive, se font insensibles au fardeau des pauvres et imperméables aux doléances des opprimés, la situation se dégrade au point qu’une révolution en est la résultante inévitable.

Pourquoi les dirigeants politiques sont-ils aveugles face à leur conscience, à la colère des populations devant leurs actes égoïstes ?

Ils sont tout simplement les maîtres du double langage, de l’hypocrisie et de la supercherie. Il y a un fossé énorme entre les mots et les actes des politiciens : « alors que leurs cœurs saignent pour les jeunes, leurs poches sont débordantes de monnaie ».

 

Auteur
Dr. A. Boumezrag

 




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