Les contrecoups de l’invasion de l’Ukraine par la Russie affolent le marché mondial de l’énergie. Le prix du gaz grimpait mardi à son plus haut niveau en six mois en Europe où les inquiétudes sur l’approvisionnement énergétique s’intensifient, tandis que les cours du pétrole se stabilisaient.
Le TTF néerlandais, la référence du gaz naturel en Europe, prenait 4,72% à 230,50 euros le mégawattheure (MWh) vers 09H35 GMT (11H35 à Paris).
Historiquement, le prix du gaz n’a été plus élevé que lors de deux séances, début mars, quand les sanctions économiques contre la Russie après son invasion de l’Ukraine ont bouleversé le marché.
Et l’impact de la crise énergétique semble désormais se profiler: les factures de gaz vont augmenter en Allemagne. Ce pays est le plus affecté par la baisse des importations de gaz russe. Le gouvernement travaille pour trouver des sources d’approvisionnement alternatives. Des « plans B » forcément onéreux vu la flambée des prix du gaz. Il s’agit aussi de renflouer les grands importateurs comme Uniper au bord de la faillite. Rien que le sauvetage d’Uniper devrait coûter 3 à 5 milliards d’euros à l’Allemagne.
Même si le gouvernement a promis lundi d’amortir le choc pour les plus modestes, à partir du 1er octobre, les importateurs pourront prélever 2,4 centimes de plus par kilowattheure (KWh) de gaz auprès des entreprises et des particuliers.
« Les gouvernements espèrent que de telles mesures suffiront à réduire la demande, et permettront à tout le continent de passer l’hiver », commentent les analystes de Deutsche Bank.
Très dépendante des importations de gaz russe, l’Allemagne est également confrontée à une sécheresse qui fait baisser le niveau du Rhin sous son niveau nécessaire au transport fluvial.
« Le niveau du Rhin est assez bas pour que les centrales à charbon, qui dépendent des barges pour leur amener le matériau de base, peinent à faire venir le carburant jusqu’à elles », commentent les analystes de UniCredit.
Du côté du pétrole, l’Union européenne (UE) a annoncé mardi qu’elle examinait la réponse de l’Iran à son compromis sur le dossier nucléaire, une étape cruciale qui pourrait marquer l’entrée de longues et difficiles négociations dans leur dernière ligne droite.
La perspective du retour des barils iraniens sur le marché a fait reculer les prix, d’autant que la faiblesse de l’économie mondiale promet une demande en berne.
Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre perdait 0,88% à 94,27 dollars.
Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain pour livraison en septembre cédait quant à lui 0,53%, à 88,94 dollars.
Avec AFP