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Le gazoduc Nigeria-Maroc futur fournisseur de gaz pour l’Europe ?

Gaz

Revoilà le fameux gazoduc Nigeria-Europe qui refait surface. Ce serpent de mer n’arrête pas d’agiter les surenchères et supputations entre Alger, Rabat et Abuja. Un accord aurait été trouvé.

Un mémorandum d’entente relatif au gazoduc Nigeria-Maroc a été, en effet, signé le 15 septembre entre la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), le Nigeria et le royaume du Maroc, à Rabat.  

Un accord qui confirme l’engagement et l’adhésion totale des pays de la Cédéao, soit quatorze pays concernés par ce mégaprojet. Depuis cette annonce, plusieurs voix se sont levées pour dénoncer un projet «chimérique» qui ne verrait pas le jour, selon elles, à cause notamment de la multiplication des intervenants et des pays, de la complexité de leur législation, en plus du volet financement et faisabilité. Ce grand projet s’étend sur plus de 5 600 kilomètres et mobilisera entre 25 et 50 milliards de dollars (1 dollar = 1 euro) d’investissement.

L’accord paraphé ce jeudi 15 septembre à Rabat balaie d’un revers de main toutes ces rumeurs et craintes colportées par des adversaires qui verront leur part de marché en tant que fournisseur gazier en Europe fondre comme neige au soleil. Il est important de préciser que ce projet structurant vise en premier lieu l’Afrique de l’Ouest, bénéficiant ainsi à 300 millions de personnes, et à moyen terme le marché européen dont les principaux fournisseurs sont aujourd’hui la Russie et l’Algérie.

Vu le contexte régional actuel en Europe et la crise russo-ukrainienne, le gazoduc Nigeria-Maroc pourrait représenter une belle aubaine pour les Européens. Ces derniers bénéficieront d’un approvisionnement fiable qui ne dépendra pas d’aléas géopolitiques et d’un débit stable et régulier. Le Nigeria est le premier producteur de gaz africain et le cinquième exportateur mondial. De son côté, le Maroc abrite de grands gisements gaziers. D’importantes découvertes gazières, en particulier dans la région de l’Oriental, frontalière à l’Algérie, ont été annoncées ces dernières années.

«Ce mémorandum d’entente confirme l’engagement de la Cédéao et de l’ensemble des pays traversés à contribuer à la faisabilité de cet important projet qui une fois achevé, fournira du gaz à l’ensemble des pays de l’Afrique de l’Ouest et permettra également une nouvelle voie d’exportation vers l’Europe», a déclaré, en marge de la signature du mémorandum d’entente, l’Office national – marocain – des hydrocarbures et des mines (Onhym).  

Dans le détail, ce gazoduc longera la côte ouest de l’Afrique depuis le Nigeria, en passant par le Bénin, le Togo, le Ghana, la Côte d’Ivoire, le Liberia, la Sierra Leone, la Guinée, la Guinée-Bissau, la Gambie, le Sénégal et la Mauritanie jusqu’au Maroc. Il sera connecté au gazoduc Maghreb-Europe et au réseau gazier européen. Cette infrastructure permettra aussi d’alimenter les États enclavés du Niger, du Burkina Faso et du Mali.  

«Ce projet stratégique participera à l’amélioration du niveau de vie des populations, à l’intégration des économies de la sous-région et à l’atténuation de la désertification grâce à un approvisionnement en gaz durable et fiable. Le gazoduc aura également des retombées économiques considérables sur la région, en exploitant une énergie propre qui respecte les engagements du continent en matière de protection de l’environnement. Le projet permettra de donner à l’Afrique une nouvelle dimension économique, politique et stratégique», poursuit l’Onhym.

Avec AFP

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