Dimanche 24 décembre 2017
Le groupe Cevital créera 7400 emplois à Setif avec l’usine Brandt
Nouvel investissement spectaculaire pour Issad Rebrab, le patron du groupe Cevital. Brandt Algérie va ouvrir une seconde usine à Sétif, à l’est d’Alger. A terme, le groupe d’électroménager va employer 7.500 salariés. Trois ans après le rachat du groupe Fagor-Brandt, Issad Rebrab poursuit sa stratégie de développement.
Mais où donc s’arrêtera Issad Rebrab, le patron de Cevital, première entreprise privée algérienne et sauveteur du groupe Fagor-Brandt en 2014 ? Dernier coup d’éclat: l’annonce de la création d’une usine géante Brandt Algérie à Sétif, en 2018. L’usine emploiera à terme 7.500 salariés.
Un effectif record, un investissement de 300 millions de dollars pour atteindre une production hors normes de huit millions d’appareils électroménagers par an. Quant au taux d’intégration, si cher aux dirigeants algériens, il avoisinera les 80%, ont annoncé les responsables du groupe. Bien loin des médiocres taux de 15 % employé par certains magnats dans le montage de voitures
Selon ce groupe, cette seconde usine de Sétif sera résolument tournée vers l’export. Elle fabriquera des réfrigérateurs et des cuisinières sur deux lignes de production d’une capacité d’un million d’unités chacune.
Brandt a déjà vu ses ventes repartir et le directeur général, Tahar Bennadji, ne cache pas ses ambitions: «Viser le leadership sur le marché algérien, le développement de nos activités export et contribuer ainsi à la diversification des exportations hors hydrocarbures de notre pays». Selon lui, pour les neuf premiers mois de 2017, Brandt Algérie a exporté pour près de 25 millions de dollars.
Investir dans les technologies
Un satisfecit que partage également le «patron» Issad Rebrab, fier de la performance de la société qu’il a sauvée en 2014. Cevital n’a conservé que deux usines en France, spécialisées dans la cuisson. Ainsi, «Brandt va réaliser un chiffre d’affaires de 500 millions d’euros cette année, contre 370 millions en 2015», a-t-il fièrement lancé dans une interview à Entreprendre. M.Rebrab a réaffirmé sa stratégie de «co-localisation»: la haute technologie en Europe, les produits compétitifs en Algérie. Mais le coût de la main d’œuvre ne suffit pas, «il est impératif d’investir dans les dernières technologies», ajoute-t-il.
Pourtant le groupe Cevital est confronté à une véritable guérilla administrative pour l’empêcher de lancer son projet de trituration des graines oléagineuses. Le directeur du port de Bejaia bloque systématique tout matériel destiné à ce projet. A contrario, la même projet destiné à Djendjen et lancé Kouninef et de SIPACO obtient toute les facilités d’implantation de la part des autorités. Pour qui ? Pourquoi ce deux poids deux mesures ? même si l’on sait que le groupe Kouninef est dans les grâces du pouvoir – grand bien lui fasse – comment le gouvernement laisse-t-il un créateur de richesses et d’emplois dans cette situation inextricable ? N’a-t-il pas fait de la diversification de l’investissement son crédo pour sortir de la dépendance pétrolière ?
Même s’il est soutenu par la société civile, le groupe Cevital se voit bloqué de réaliser cette usine qui pourrait pourtant créer des milliers d’emplois. Il est maintenant entendu en Algérie que Cevital est dans le collimateur du clan au pouvoir. Deuxième groupe créateurs de richesses en Algérie après Sonatrach, Cevital est en effet paradoxalement confronté à de multiples blocages. Il y a eu le port de Cap Djinet, l’arrêt du groupe El Khabar et maintenant le projet de Bejaia.