Mercredi 12 mai 2021
Le Haut Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme inquiet de la situation en Algérie
Riposte internationale et des organismes algériens de défense des droits humains évoquent depuis quelque temps un nouveau tour de vis de la part des autorités, à l’approche des législatives anticipées du 12 juin.
Le régime viole systématiquement la constitution qu’il a fait voter d’autorité. Les droits à la liberté d’opinion, d’expression et de réunion pacifique continuent d’être la cible d’attaques en Algérie, estime le Haut Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme. Il explique avoir reçu des rapports faisant état d’un « usage inutile et disproportionné de la force » contre des manifestants pacifiques, depuis la reprise des marches. Les manifestations hebdomadaires du Hirak ont repris en février dernier, après près d’un an d’interruption en raison du Covid.
Le Haut Commissariat de l’ONU relève également la poursuite des arrestations et évoque de nouvelles accusations de violences physiques et sexuelles en détention.
Il précise que certains manifestants seraient arrêtés, puis relâchés après avoir dû signer un document dans lequel ils s’engagent à ne plus participer aux marches.
Actuellement, environ 75 personnes sont détenues en lien avec le Hirak, selon le Comité national pour la libération des détenus.
En conclusion, les Nations unies formulent donc plusieurs demandes, adressées aux autorités algériennes : cesser d’avoir recours à la violence pour disperser des marches pacifiques, mettre fin aux arrestations arbitraires, honorer la grâce présidentielle accordée aux participants au Hirak, et cesser toute forme de harcèlement et d’intimidation envers eux. Le Haut-Commissariat avait déjà fait part de sa « grande préoccupation » le 5 mars dernier.
A Alger, plusieurs journalistes ont été interpellés puis relâchés plusieurs heures plus tard. Parmi eux, Khaled Drareni, correspondant de RSF et TV5 Monde, et fondateur de Casbah Tribune, emprisonné entre mars 2020 et février 2021. Hier mardi, six journalistes ont été arrêtés à Alger. Ils couvraient la marche que les services de sécurité ont réprimée brutalement. Plusieurs manifestants pacifiques ont été à ce propos arrêtés à Alger, Bejaia, Constantine et dans certaines autres villes du pays. C’est le troisième mardi que les autorités répriment violemment la marche de mardi qu’organisent les étudiants.
Depuis quelques semaines, les autorités font montre d’un énervent patent devant la remontée en puissance des manifestations. Par ailleurs les enseignants sont en grève depuis trois semaines, d’autres secteurs d’activités sont touchés aussi par des mouvements de grève