Samedi 17 avril 2021
Le Hirak n’est pas limité dans le temps
Il épouse le temps. Il est le temps. Nul arbitre ne peut siffler la fin du hirak ou rappeler le temps de jeu qu’il reste à jouer.
Le hirak n’est pas qu’un combat, c’est surtout une façon d’exister, un mode de vie. On ignorera toujours quand il doit se terminer.
Parce qu’il ne finira jamais. Il a ses espérances infinies, ses utopies éternelles , ses finalités, ses délires, une profondeur historiques, c’est-à-dire tous les condiments d’un phénomène appelé à survivre aux hommes, à les entraîner dans l’éternité parce que c’est cela, le combat, le processus révolutionnaire comme disent les théoriciens de la lutte des classes, c’est cela : s’inscrire dans l’éternité.
On ne se soulève pas en février pour triompher en septembre. Se désoler que le Hirak n’ait pas débouché sur une « nouvelle république » en moins d’un an, c’est lui imposer une date de naissance, une date de péremption et faire de lui une affaire divine.