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Le jeu dangereux de Gaïd Salah, par Mohamed Benchicou

REGARD

Le jeu dangereux de Gaïd Salah, par Mohamed Benchicou

Une semaine à peine après avoir violemment nié l’existence de détenus d’opinion dans les prisons algériennes, Gaïd Salah fait arrêter un homme qui a osé exprimer une opinion sur l’armée.

Comment appelle-t-on un tel personnage ? Dans le lexique du général Gaïd Salah, je l’ignore mais dans toutes les encyclopédies du monde, cet homme est un détenu d’opinion, en arabe Mou’takel Erraï معتقل الرأي

Karim Tabou est un détenu d’opinion. N’y a-t-il personne pour signaler au général que chaque discours qu’il fait contredit le précédent ? 

Quel intérêt le général a-t-il à jeter l’anathème sur les Algériens qui ne pensent pas comme lui ? Que cherche-t-il en poussant la population à recourir à des formes de riposte qui entraîneraient le pays dans une crise insurmontable ? Pourquoi opposer l’armée à sa population ?

La démarche du général est outrageusement suicidaire. Cette bataille que le général entreprend de mener contre son propre peuple est une bataille perdue pour lui.

Les manifestants qui sortent les mardis et vendredis ne sont pas des « hordes » comme il le dit, mais des hommes et des femmes à l’action réfléchie et qui, le général devrait le savoir, peuvent aussi têtus qu’ils ont été conciliants depuis 7 mois. Sans doute le général a-t-il été abusé par le rapport de forces artificiel créé par cette terrible duperie que fut le panel.

Pourquoi, diable, Karim Younès a-t-il mis fin à un sommeil de quinze ans pour au final acquiescer à toutes les injonctions de Gaïd salah ? 

N’y a-t-il personne pour dire au général que Karim Younès n’est pas le hirak et que prendre l’ascendant sur lui ne signifie nullement avoir imposé ses idée aux manifestants. La preuve a été donnée aujourd’hui vendredi 13 septembre : des millions d’Algériens sont sortis crier leur colère contre la politique du général.

On ne dirige plus un peuple comme il y a un siècle. Il faut bien réveiller le général : L’Algérie n’est pas une caserne, Boumediene est mort depuis 40 ans, on n’écoute plus la TSF, personne ne roule plus en Simca et Neil Amstrong a marché sur la lune en 1969. 

Auteur
Mohamed Benchicou

 




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