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Le lecteur américain découvre Tahar Djaout

REGARD

Le lecteur américain découvre Tahar Djaout

En juillet 2001 j’ai reçu dans ma libraire en Iowa, Burns Weston, directeur du Centre des droits de l’homme de l’Université de l’Iowa. Monsieur Burns voulait mon avis sur le choix d’une œuvre littéraire, puisqu’il comptait organiser une lecture d’un roman à l’échelle du comté (All Iowa city Reads and Johnson County’s One Community One Book) comme l’ont fait des villes comme Seattle et Chicago. Puis le livre d’un formidable auteur algérien Tahar Djaout m’est immédiatement venu à l’esprit … disait Jim Harris directeur de la Prairie Lights Iowa.

A vrai dire, tout avait commencé pour Harris en mai 2001 lors de la BookExpo America au Chicago’s McCormic puisque parmi la masse de livres proposés, le choix l’avait poussé à prendre et à lire un exemplaire du The Last Summer of Reason de Tahar Djaout (Edition Ruminator), une traduction du livre Le Dernier été de la raison, 1999. traduit vers l’anglais par Marjoline de Jagger.

Le roman a été trouvé range’ parmi les papiers l’écrivain après qu’il ait été assassiné dans des circonstances dramatiques, par des extrémistes islamistes en 1993. A ce moment, les terroristes lancèrent une vague de meurtres visant la corporation des journalistes algériens auquel appartenait Djaout. Pour le roman, Il s’agit de l’histoire d’un libraire et dans un acte bravant de résistance quotidienne, consistait à maintenir sa librairie ouverte dans un pays non identifié contrôlé par des fanatiques religieux.

« J’ai pensé que [The Last Summer of Reason] serait idéal pour ce projet », a déclaré Harris. « Il était court, il traitait des droits de l’homme et il était complètement différent…. Bien sûr, le livre n’a pas été publié avant octobre [2001]. Et puis il y a eu le 11 septembre ». Après les attaques terroristes du 11 septembre 2001… donc, Harris n’était pas sûr que sa suggestion à Burns Weston, directeur du Centre des droits de l’homme de l’Université de l’Iowa, allait réussir : « Au début, je me suis dit que j’avais peut-être choisi le mauvais livre, et que j’aurais peut-être dû choisir un livre plus sûr. »

Or, l’énorme popularité du roman et le succès lors de la première activité en ont décidé autrement. « Tout le comté de Johnson lit le même livre » (All Johnson county reads the same boolk [AJCRSB] ), ’m’ont surpris et ont rapidement dissipé mes doutes disait Harris. Déjà le AJCRB avait commencé’ en Iowa avec l’auteur algérien Tahar Djaout”. “La meilleure partie de tout cela a été la participation de la communauté », a-t-il déclaré tout en soulignant qu’il n’y a eu qu’une seule réunion juste une seule réunion pour organiser tout l’événement – réunion à laquelle avaient participé principalement des éducateurs et des bibliothécaires locaux, et dont la contribution était déterminante [particularly instrumental] « .

Avec très peu de publicité, tout un nombre incalculable de personnes ont pu lire The Last Summer of Reason entre le 22 octobre et le 5 décembre, participant à une douzaine de groupes de discussion lesquels se sont tenus dans des librairies, des écoles, des collèges et des bibliothèques du comté Johnson. Harris a déclaré qu’il avait été particulièrement impressionné par la popularité du livre « auprès de toutes les générations » et par la façon dont il a attiré toutes sortes de catégories de personnes. Dont un groupe de discussion qui s’est réuni à Prairie Lights était principalement animé par des lycéens eux-mêmes.

Lors d’une réunion, « un agriculteur originaire d’Algérie s’est présenté, et il avait beaucoup à dire », a déclaré Harris. Même en promenant son chien, le directeur de Prairie lights fût abordé par un voisin désireux qu’il lui “tende l’oreille” au sujet de The Last Summer of Reason. Revigorés par la réaction de la communauté au sujet du livre de Djaout , M. Harris et ses voisins prévirent d’autres événements « Johnson County Reads the Same Book ». M. Harris a déclaré : « Bien que nous ayons vendu 729 [exemplaires de The Last Summer of Reason] au l’heure actuelle (fin décembre 2001 NDLR ) , très peu de ces exemplaires ont été vendus de main en main, ce qui témoignait de la force du romain surtout au sein de la communauté d’Iowa City. C’est une autre façon de dire que le livre s’est vendu de bouche à oreille, puisque le New York Times Reviews n’en a fait la critique que le 23 décembre ».

Il faut bien préciser que The Last Summer of Reason a fait l’objet de critiques sérieuses dans les principales publications des États-Unis. Les lecteurs américains semblent trouver que le livre a encore plus d’echos en raison de notre propre tragédie aux mains de fanatiques – mais surtout – des questions cruciales de la liberté et de droits de l’homme qui résumaient les conséquences causées par les attaques du 11 septembre.

« Le message du livre réside dans la résistance du libraire Boualem Yekker pour sa liberté en gardant sa librairie ouverte face au danger que font peser les extrémiste … c’est l’importance de la tolérance à l’égard des opinions divergentes lesquelles ne pourraient être que plus opportunes. Et C’est merveilleux que Jim Harris et d’autres personnes aident à diffuser le roman auprès d’un large public et qu’ils reçoivent une réponse aussi forte », a déclaré Chris Finan, président de la fondation américaine des libraires pour la liberté’ d’expression (ABFFE).

L’éditeur Ruminator Books Press re-verse à l’ABFFE un pourcentage du produit des ventes du The Last Summer of Reason. L’autre évènement retenu et que Pearl Kilbride, éditrice de Ruminator Books a Saint Paul Minnesota, s’est rendue spécialement à Iowa City le 5 décembre 2001 pour assister à « The First Winter of Reason : Writing, Human Rights, and the New World Order », où l’auteur algérien et amie de Tahar Djaout, Assia Djebar, a pris la parole devant un public de 250 personnes.

Mme Kilbride a déclaré qu’elle était ravie de l’accueil réservé par Iowa City à l’œuvre de Tahar Djaout surtout du vif intérêt manifesté par d’autres lecteurs américains. Elle s’est dite heureuse du succès de The Last Summer of Reason au profit de l’ABFFE : « La collaboration a été bonne. C’était le livre parfait… Malheureusement, le besoin de l’ABFFE est de plus en plus grand. »

Quant a’ Alison Vandenberg, directrice de la publicité et du marketing chez Ruminator Books, elle a déclaré que Ruminator Press avait acheté les droits de trois autres livres de Djaout. Ils publieront en premier (The Watchers) les Vigiles de Djaout . Ce qui a été fait en octobre 2002 …. A suivre

 

Auteur
Zouaimia Larbi, blogueur et Universitaire

 




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