Une nouvelle crise diplomatique est provoquée par Ahmed Attaf suite à ses déclarations sur le dossier de l’Azawad. Le ministère des Affaires étrangères malien a rendu publique une déclaration virulente en réponse à Ahmed Attaf.
L’année 2025 commence en fanface pour la diplomatie algérienne. Un communiqué du ministère des Affaires étrangères et de la Coopération internationale de la République du Mali, rendu public le 1er janvier, dénonce « la persistance de certaines autorités algériennes à poursuivre des actes d’ingérence dans les affaires intérieures du Mali ».
« Visiblement les succès indéniables des forces armées et de sécurité du Mali ainsi que la pression exercée sur des groupes terroristes soutenus par l’Algérie ont du mal à passer chez certains responsables algériens nostalgiques d’un passé révolu écrit le ministère des Affaires étrangères malien dans son communiqué.
Le ministère malien « condamne avec la dernière vigueur cette nouvelle ingérence de l’Algérie dans les affaires intérieures maliennes (…) et rappelle que les options stratégiques pour la lutte contre les groupes armés terroristes, soutenus du reste par les sponsors étatiques étrangers, relèvent exclusivement de la souveraineté du Mali ». Puis la même institution renvoie dans ses cordes Ahmed Attaf en arguant que « le Mali n’est ni demandeur ni preneur de leçons de la part de l’Algérie qui a conduit, dans un passé récent, en toute souveraineté sa lutte contre le terrorisme ».
Plus loin, le ministère des Affaires étrangères malien conseille à l’Algérie de « recentrer son énergie sur la résolution de ses propres crises et contradictions internes, y compris la question kabyle et de cesser de faire du Mali un levier de son positionnement international ».
Remettant en cause les déclarations d’Ahmed Attaf, la même source rejette toute ingérence et exprime « la ferme opposition du Mali à toute forme d’implication de l’Algérie dans ses affaires intérieures ». Elle soutient qu’elle « ne permettra à aucun acteur extérieur de mener une stratégie éculée de pompier-pyromane ».
La dernière sortie d’Ahmed Attaf aura donc déclenché une énième crise internationale avec le voisin malien. Par-là même, elle déconstruit tout le discours du concerné sur les réussites réalisées par la diplomatie algérienne, inaudible au demeurant dans la région proche comme en Afrique depuis au moins l’arrivée d’Abdelmadjid Tebboune au pouvoir.
L’affaire en restera-t-elle là ou verra-t-on encore le rappel d’ambassadeurs comme désormais il est coutume ?
Yacine K.