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Le manu militari de tous les dangers

Lettre de Médéa

Le manu militari de tous les dangers

La puissance militaire remporte des batailles, la force morale remporte les guerres. Georges Marshall, Général Militaire (1880-1959)

Nous y voilà, l’on s’achemine à un bruit de bottes et d’ordres en kaki, nous imposant et nous suggérant Manu militari des présidentielles à la hussarde, pour le grand bien et le caprice de l’homme puissant du moment. L’infatigable grand père  Ahmed Gaïd Salah et néanmoins Général de corps d’armée, chef d’état major de notre vaillante armée Nationale Populaire se faisant menaçant à son peuple et balayant d’un revers de la main ses légitimes revendications. Stigmatisant et insultant l’intelligence, le pacifisme et le savoir vivre de tout un peuple, en quête de liberté, de démocratie, de bien être et de justice sociale. 

De mémoire d’algérien, jamais le discours militaire n’a été aussi pontifié et télévisé par les mass-médias que ne l’a été de celui de  l’octogénaire et plus vieux soldat du monde, présidant de facto aux destinées de cette grande maison qu’est la notre l’Algérie. Devenu subitement logorrhéique, distribuant emphase et envolée patriotique dont il est le seul dépositaire,  et s’inscrivant en porte à faux du sobriquet : La grande muette…Attribué aux armées. Autres temps, autres mœurs…

Trente vendredis durant, la force morale du peuple est resté intacte,  les moult tentatives de divisions, de provocations et autres subterfuges pour le diviser et le faire taire sont restées vaines, tout comme les multiples embûches sécuritaires aux fins de limiter le flux des protestataires aux portes d’Alger, la vitrine politique du pays, les « atteintes aux morales de l’armée » le grief savamment orchestré pour casser toute figure emblématique de la protesta s’est fait violence sur les personnes que sont un héros de l’A.L.N, le Commandant Si Lakhdar Bouregaâ,  et dernièrement du jeune Karim Tabou. Tout simplement pour avoir osé dire et émettre une opinion, bien d’autres détenus pour avoir brandi le drapeau amazigh. Des détenus d’opinions qui n’étaient pas légion du temps de Bouteflika, il faut le reconnaître.

Têtu est la bêtise qui n’arrête point son cours , et têtus sont ceux, les commandeurs, qui bien tapis dans l’ombre s’accrochent vaille que vaille à leurs acquis et privilèges,  paniqués face au péril plébéien, et au temps qui ne joue pas en leurs faveurs, les ordres de lâcher les chiens sont désormais donnés, tous crocs dehors pour réprimer tout voix discordante.   

Des lors, il est fort à craindre que le scénario à l’égyptienne est déjà mis en scène par la cooptation d’un Tebboune, tous sourire et d’un méga procès judiciaire médiatisé du clan Said Bouteflika pour faire dans la mesure, le son du tambour dissipe les pensées c’est pour cela même que cet instrument est éminemment militaire disait le moraliste Joseph Joubert. Allez savoir…Du moins pour nous le peuple Revolucion hasta la victoria simpre….

 

Auteur
Brahim Ferhat

 




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