23 avril 2024
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Le Maroc, à qui perd gagne !

FOOTAISES de Meziane Ourad

Le Maroc, à qui perd gagne !

Il ne reste aux Lions de l’Atlas qu’à briller sur le terrain russe pour venger leur pays.

Achille, le chat pronostiqueur installé au musée de l’Ermitage de Saint-Pétersbourg habituellement entraîné à chasser les rats de la véritable institution, a donné son verdict : c’est la Russie qui gagnera le premier match de cette coupe du monde, la plus chère de l’histoire, dont le coup d’envoi sera donné, aujourd’hui, à 17 heures au stade Loujniki de Moscou.

Cette compétition présentée par les observateurs comme un rassemblement humain à hauts risques, peut déraper si Achille se plante et que le onze russe, surnommé la Sbornaya, 70ème et au dernier rang de la FIFA des 32 qualifiés, sort défaite de sa rencontre avec Arabie Saoudite.

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Vladimir Poutine qui vient d’être à nouveau plébiscité en mars dernier et dont les sportifs, par hordes entières, ont été convaincus de dopage généralisé par les instances internationales, ne veut pas rater l’occasion de redorer le blason des héritiers du grand empire.

Le tsar russe a mis tous les atouts de son côté pour gommer les effets de la propagande occidentale qui a tiré tous les signaux d’alarme depuis le premier jour de l’attribution de la compétition à Moscou.

On a ressorti l’attentat de Saint-Pétersbourg, le spectre de la Tchétchénie, les assassinats d’opposants, la fermeture des médias indépendants, le racisme et la violence des hooligans russes, les cris de singes dans les stades russes pour lesquels le pays a déjà été condamné par la FIFA. On a reparlé de la petite guerre qui a opposé Russes et Anglais sur le vieux port de Marseille lors de l’Euro 2016…

Moscou 2018 sera-t-il le mondial de la peur ? La Russie qu’on ne peut pas soupçonner de négligence en matière de sécurité ne semble pas l’entendre de cette oreille. Bien plus qu’un G20, la coupe du monde de football « syncrétise » tous les enjeux politiques et géostratégiques de la planète et Poutine le sait. Il a mis en place des moyens considérables pour faire de son mondial une réussite.

Je me souviens qu’à l’époque du festival mondial de la jeunesse, en 1985, qui se déroulait à Moscou, les Russes ont tout bonnement bombardé un ciel menaçant en plein mois d’août pour faire apparaître un soleil radieux sur la tête des festivaliers. Rien que cela !

Le reste, la fête toujours délirante, du football, on n’en doute pas, sera apportée par les joueurs eux-mêmes, sur les terrains et les bataillons de supporters sud-américains, européens, surtout anglais, africains sur les places et avenues des villes russes. Les animations spontanées ou organisées s’y sont installées depuis quelques jours déjà. Mafias et opposants ont déjà mis le bémol. La Russie entre en transe…

Ce que les diplomates n’arrivent pas à instaurer depuis des mois. Le foot le pourra. Parions qu’au cours du mois à venir même les meilleurs djihadistes traqués quotidiennement par l’aviation russe en Syrie dormiront tranquilles…

C ‘est au Maroc, en ce premier jour de coupe du monde, pays qui se présentait comme un sérieux outsider pour cette édition, qu’on se réveille avec une sérieuse gueule de bois.

Hier, c’est une triplette USA-Canada-Mexique qui a été choisie à son détriment pour organiser la coupe du monde 2026. C’est la 5éme fois que le Maroc, dont les capacités d’accueil et la légendaire hospitalité ne sont pas remises en cause, est recalé.

A 65 voix pour et 134 contre pour 200 fédérations votantes sur 211 affiliées à la FIFA, le Maroc remballe documents et arguments, pourtant crédibles, qui auraient pu, du même, lui valoir l’attribution de la compétition. a Ça aurait été la deuxième fois que le monde aurait manifesté sa confiance envers l’Afrique, après Johannesburg 2010. Il aurait fallu, pour cela, que les Africains eux-mêmes fassent confiance à l’un des leurs.

Plusieurs pays du continent noir, les anglophones et lusophones ont voté contre la candidature du Maroc. Moins surprenant mais tout aussi affligeant, le faux-frère saoudien qui n’aime pas que le royaume chérifien soit ami avec le Qatar, a fait un lobbying auprès des membres de la confédération asiatique. Pour les amener à consacrer l’Amérique de Trump. Donald Trump la terreur qui tweetait le 26 avril dernier : « Ce serait dommage que les pays que nous soutenons en toutes circonstances fassent campagne contre la candidature américaine. Pourquoi soutiendrons-nous ces pays quand ils ne nous soutiennent pas. »

La menace n’est pas voilée. Les petits pays satellites des USA, avec à leur tête le Liberia dirigé par un ballon d’or, de surcroît déclaré militant noir et africain, ont cédé devant le dieu dollar.

L’obséquiosité saoudienne est, quant à elle, connue depuis longtemps…

A quoi sert encore la Ligue arabe ? 

Où étaient les amis que le Maroc « pays d’ouverture et de tolérance », hébergés dans les fastueux riads de Marrakech ? Sans jamais compter…

Cette fois le Maroc va beaucoup compter. Il était prévu au budget Maroc 2026, 15,8 milliards de dollars d’investissements. Dès hier, les laissés-pour-compte du royaume ont commencé à réclamer que cet argent soit réaffecté à l’emploi et au logement. Au sport, à l’éducation et à la culture.

Le Mexique et les Etats-Unis, qui ont déjà eu la coupe du monde il n’y a pas si longtemps, le Canada accessoirement, n’ont pas besoin de ce grand rendez-vous pour se « refaire ». Ils n’auront finalement réussi qu’à mettre un caillou dans la chaussure de Mohamed VI. Il n’en avait vraiment pas besoin.

Reste à son équipe, les Lions de l’Atlas, qui se trouve en Russie, de venger ce coup d’éventail.

La revanche ne peut venir que du terrain. Le Maroc peut encore gagner.

Les Algériens, bons perdants comme d’habitude, applaudiront…

Auteur
Meziane Ourad

 




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