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Le ministre de l’Éducation récidive et minimise la performance de Tizi-Ouzou au bac 2025 : la colère gronde

M. Seghir Saadaoui,

Malgré un taux de réussite record au bac 2025, Tizi-Ouzou voit une nouvelle fois sa performance minimisée par le ministre de l’Éducation, Mohamed Seghir Saadaoui, . Des propos jugés injustes et politiquement orientés, qui ont déclenché une vague d’indignation.

La conférence de presse tenue par le ministre de l’Éducation nationale, Mohamed Seghir Saadaoui, à l’occasion de l’annonce des résultats du baccalauréat 2025 ( un taux de réussite de 51,..%),  a ravivé la controverse. Il est vrai que ce ministre a du mal avec la Kabylie. Ses résultats lui restent décidément au travers de la gorge.

Une fois de plus, ce ministre donc a évité de saluer clairement la performance exceptionnelle de la wilaya de Tizi-Ouzou, qui s’impose pour la 15ᵉ année consécutive en tête du classement national. Il a préféré insister sur les résultats de la wilaya de Relizane, pourtant distancée de plusieurs dixièmes de points.

Pour justifier cette tentative de relativisation, le ministre affirme que Tizi-Ouzou serait « ex-æquo » avec Relizane. Un argument évidemment fallacieux. Mais la chimérique « nouvelle Algérie » de Tebboune tout est possible.

Pourtant, dans tout classement sérieux, ce sont les chiffres qui parlent — et les chiffres, eux, ne mentent pas. Tizi-Ouzou affiche un taux de réussite de 62,83 %, contre 62,09 % pour Relizane. Un écart de 0,74 point, certes modeste, mais suffisant pour établir une hiérarchie claire. Mathématiquement, il est donc infondé de placer les deux wilayas sur un même pied d’égalité. Mais il va encore plus loin, en ignorant Bejaia arrivée à la 3e place.

Cette posture a été largement perçue comme une tentative de gommer une performance méritée. En optant pour une lecture orientée des résultats, le ministre brouille les repères et alimente l’idée d’un traitement injuste à l’encontre de la région.

Ce n’est pas une première. Il y a moins d’un mois, lors de la publication des résultats du BEM, le ministre avait déjà été pointé du doigt pour avoir passé sous silence les résultats brillants de Tizi-Ouzou, préférant mettre en avant un établissement algérien basé… à Paris. Une manœuvre jugée aussi ridicule que révélatrice d’une volonté d’invisibilisation, voire d’ostracisme.

Sur les réseaux sociaux comme dans l’espace public, les réactions ne se sont pas fait attendre. De nombreux internautes dénoncent une volonté récurrente de minimiser les efforts des élèves, enseignants et parents de Tizi-Ouzou, pourtant exemplaires depuis des années.

 « C’est un manque de respect pour les élèves, leurs parents et leurs enseignants », déplore un enseignant de la région.

Sur sa page Facebook, Djamel Bezaouche, président de la commission Éducation, Formation professionnelle et Enseignement supérieur à l’APW de Tizi-Ouzou, s’insurge également : « Ce n’est pas la première fois que notre wilaya, exemplaire par l’engagement de sa famille éducative, subit des lectures biaisées et politiquement orientées de la part de ce ministre. Nous refusons que le sérieux de nos enseignants, l’effort de nos élèves et le soutien de nos familles soient instrumentalisés pour masquer les défaillances systémiques du secteur à l’échelle nationale. »

Le journaliste M. Mouloudj s’est, lui aussi, exprimé avec vigueur sur sa page Facebook :

 « À quoi rime cette obstination maladive à déclasser Tizi-Ouzou ? Pourquoi cette volonté manifeste de nier ses performances scolaires, pourtant éclatantes et constantes ? Est-ce une forme de haine déguisée ou assumée à demi-mot ? »

Et d’enfoncer le clou : « Deux lectures s’imposent : soit le ministre parle en son nom propre, et cela exige une réaction de ses supérieurs. Soit il reflète une orientation gouvernementale, auquel cas il s’agit d’une politique officielle de marginalisation. Ce serait alors gravissime. »

 « Cette récidive sent l’acharnement. Un ressentiment mal dissimulé, une volonté presque pathologique de minorer les efforts d’une région qui, année après année, prouve la qualité de son encadrement éducatif et de ses élèves. Plutôt que de reconnaître cet effort collectif fait de sacrifices et de persévérance, on choisit de travestir les chiffres et de brouiller l’évidence. »

Certains vont jusqu’à demander des sanctions.

 « Le ministre de l’Éducation doit être sanctionné pour régionalisme primaire ! », affirme un autre  journaliste sur le réseau social Facebook 

Malgré cette tentative de banalisation, les résultats de Tizi-Ouzou au bac 2025 confirment, une fois de plus, le sérieux de sa communauté éducative. Un leadership stable, bâti sur l’engagement des enseignants, la rigueur des élèves et le soutien actif des familles — que les autorités gagneraient à reconnaître, au lieu de l’éclipser.

Dans un contexte national marqué par de fortes tensions identitaires, ce type de discours renforce le sentiment d’exclusion et d’injustice. Il jette également le discrédit sur une institution censée valoriser l’équité, le mérite et l’excellence.

Samia Naït Iqbal

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