Jeudi 2 avril 2020
Le monde sous coronavirus
Depuis un siècle, le monde est devenu horrible. Le siècle passé a connu deux guerres mondiales avec d’atroces conséquences, la perte de plusieurs millions d’êtres humains. Le monde civilisé en a été l’acteur principal, le « reste du monde » vivant alors sous le système hideux du colonialisme.
La bombe A fut expérimentée sur le Japon. Les îles Marshall ont été le site d’essais nucléaires américains dans les années 1950-1960 ayant laissé des traces indélébiles avec un risque majeur pour la population locale et au delà. Le tout sans excuses ni réparation. Une tare impardonnable d’un monde pratiquant la démocratie et les droits de l’homme par sélection.
Ce monde hideux…
Ce monde produit plus de nucléaire militaire à même de détruire deux à trois la Terre que de droits ; en prime, l’esclavagisme avec absence de droits civiques pour les Afro-Américains, après le massacre des Amérindiens dans le cas des Etats-Unis. La surindustrialisation imposée au monde et à la Terre a généré le réchauffement climatique. La mondialisation, pendant de l’impérialisme, a accentué la dépendance des pays d’Afrique et d’Amérique Latine, le monde arabe s’abreuvant à outrance de pétrodollars et de protection de l’oncle Sam (l’Europe étant sous la coupe de l’OTAN). L’Asie, sans doute plus de la moitié de l’humanité actuelle, tente de s’imposer comme alternative avec une Chine qui tente de devenir la première puissance économique de ce monde. Au jour d’aujourd’hui, elle aurait jugulé la propagation du virus coronavirus. Elle est talonnée par l’Inde caractérisée également comme un géant en puissance -démographiquement surtout- avec tout de même un tiers de la population ou plus vivant avec moins de deux dollars par jour. La pauvreté, bombe à retardement.
Ce monde qui compte près de huit milliards d’âmes est en quête davantage de survie alimentaire que d’une nouvelle utopie conçue comme vecteur de valeurs humaines. Il y aurait 1542 milliardaires sur Terre sur huit milliards d’êtres humains dont la majorité continue de survivre en dehors de l’Europe et de l’Amérique du Nord. Pourcentage infime de milliardaires qui maîtrisent la finance internationale (à travers également les institutions à vocation internationale type FMI et Banque mondiale, mais également les divers paradis fiscaux…) et qui vivent cloitrés dans d’énormes palais surveillés technologiquement. Ainsi confinés, que savent-ils du monde et de leurs semblables (y compris vivant sur leurs territoires, leurs propres concitoyens) à part gérer leurs billets verts. Vivement la fin de ce monde dominé par la finance ! Et que naisse une nouvelle utopie à base d’écologie à dimension humaine !
Et coronavirus fut…
Le corona accapare tellement les esprits, y compris les plus scientifiques, qu’il éclipse toutes les autres pathologies qui demeurent présentes et tuent depuis de nombreuses années : accidents de la route, cigarette et alcool. Tant de victimes de maladies devenues ordinaires pour des pays comme l’Algérie qui manquent extraordinairement de moyens médicaux, pharmaceutiques, appareils… Combien de femmes et d’hommes souffrent et sont condamnés à une mort certaine faute de moyens (notamment financiers) et ne pouvant pour la majorité accéder à des prises en charge qui font le délice de nos hommes au pouvoir à ce jour (y compris après le départ forcé du président déchu).
Le coronavirus sera sans doute un souvenir douloureux dans l’Histoire de l’humanité (qu’il faudra, en temps opportun, investiguer), même si les pays du Nord sont mieux pourvus médicalement pour faire face à cette étrange et impromptue pathologie. Pour rappel, la « grippe espagnole » a fait quelques 50 millions de morts. C’était juste après la première guerre mondiale. C’était au siècle dernier. Et pourtant, c’est oublié. L’individu comme l’humanité a cette capacité d’oublier, de s’adapter. Quelles leçons pourrions-nous alors tirer de cet épisode malencontreux à l’échelle de notre village planétaire ?
Certes, l’état de sous-développement à tous points de vue des pays du Sud les expose davantage à toutes sortes de pathologies. Certes, les pays développés situés dans le Nord de notre unique planète disposent de moyens plus conséquents. Cependant, l’imprévisible (si imprévisible que ça ?) comme l’arrivée du coronavirus est venue bousculer bien des certitudes. Le monde va mal.
Nous le savions. Et pas seulement à cause de l’instinct de l’homme (fut-il civilisé et du Nord), mû uniquement par sa survie et la recherche éperdue d’autres continents en dehors de la Terre. Sur Mars, n’y aurait-t-il pas l’équivalent de coronavirus ? Cette Terre qui n’en peut plus de subir les affres de cet homme cupide : réchauffement climatique, effet de serre… Et pas seulement. La surindustrialisation des pays du Nord, suivis par celle des deux mastodontes (Chine et Inde), creuse davantage le déficit en sagesse des dirigeants de ce monde ; ainsi, ceux des pays dits « G7 » qui décident impunément la destruction de pays entiers par leur coûteux arsenal (Afghanistan, Irak, Libye …).
Comment la France, à peine 1% de la population mondiale, devient le troisième pays exportateur d’armement (on nous dia : oui, mais pourquoi en Algérie, 25% du budget de l’Etat est réservé à l’Armée ?). Elle décrète officiellement la « guerre » au corona, cet invisible ennemi. Et pourtant, cet armement excessif des pays riches (avec une technologie sophistiquée) ne permet pas de faire face à cette nouvelle pathologie qui a fait déjà sa renommée mondiale avec tant de décès. Les pays du Nord découvrent, avec effarement, qu’ils manquent de … masques pour protéger d’abord leur population médicale qui se trouve aux avant-postes dans ce combat acharné dont l’issue se révèle aujourd’hui incertaine. Et, sans doute hélas, pour longtemps encore. L’on comprend que les gouvernements en place ne veulent pas semer la panique chez leurs populations, mais il est admis qu’il n’existe à ce jour aucune panacée sérieuse. Pas de vaccin pour de nombreux mois. Pas de médicaments efficaces.
Quelle Humanité après-coronavirus ?
Et pourtant, l’humanité était prévenue. Les esprits scientifiques les plus éclairés nous ont, depuis de nombreuses années, affranchi sur les méfaits de l’homme sur la nature et sur son semblable : guerres mondiales au siècle dernier, catastrophes naturelles avec pluies diluviennes, séismes ravageurs et tsunami, réchauffement climatique déréglant l’écosystème, insécurité nucléaire après essais des pays du Nord sur le Sud démuni (Etats-Unis sur Iles Marshall, France dans le Sud Algérien…), « accidents nucléaires » avec contamination radiologique : Tchernobyl (Russie), Bhopal (Inde), Fukushima (Japon)… Et dire que chez nous, en Algérie, des esprits malsains, paresseux à souhait, mal éclairés et habitués à la rente des hydrocarbures veulent nous lancer dans l’aventure du gaz de schiste à peine maitrisé par la première puissance économique du moment (USA).
Que faire ? Que dire ? Etre à la recherche permanente de l’équilibre à l’intérieur comme à l’extérieur de ses frontières, la Terre étant indivisible. L’homme se doit de renouer avec sa propre nature : ne plus se livrer à l’individualisme et adopter la solidarité comme instinct grégaire… Les Etats du Nord, hors demande d’excuses et réparation légitime des crimes barbares commis au nom de l’esclavagisme, du colonialisme et autres, doivent reconsidérer leurs doctrines nucléaristes et leurs logiques financières ayant pour but la domination du monde par « mondialisation » interposée. La Terre a besoin de souffler. Et l’Humanité, une et indivisible, a de nombreuses blessures à soigner.
Que corona nous apporte sagesse pour un monde meilleur ! Le Hirak algérien donne l’exemple et mérite tous les égards. Demain, le corona vaincu, il sera toujours temps pour revenir plus forts et plus solidaires afin de mettre out le système, cet autre virus. Le Hirak algérien pourra ainsi donner l’exemple d’un mouvement pacifique et susciter un Hirak mondial pacifique afin de sauver notre Planète Terre où l’Humanité pourra vivre en symbiose, où le Nord et le Sud ne seront plus que de simples notions géographiques sans connotation politique à haute teneur de déséquilibre mondial.