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Le mystère qui entoure le retour de Bouteflika attise le feu

DECRYPTAGE

Le mystère qui entoure le retour de Bouteflika attise le feu

Au lieu de l’éteindre, le retour mystérieux, dimanche 10 mars, d’Abdelaziz Bouteflika a donné du fil à retordre à l’intérieur comme à l’extérieur.

Ce matin, par exemple, les habitants à proximité du cimetière d’El Alia ont constaté un vas et vient et une présence nombreuse des gendarmes autour de ce champ de repos, tout de suite, ils ont pensé qu’on va enterrer Bouteflika aujourd’hui.

Hier depuis l’aéroport  Genève, où a atterri un Gulfstream 4SP jet blanc aux couleurs de la République algérienne démocratique et populaire et y était arrivé dimanche matin et en avait redécollé vers 16h00 heure locale, peu après l’arrivée d’un important convoi en provenance de l’hôpital où le président algérien avait été traité, a fait venir de nombreux journalistes étrangers.  Ce convoi de Mercedes noirs, ne comprenait aucune ambulance qui devait transporter le président qui était en traitement depuis 15 jours.

Pourtant, la journaliste du quotidien «La Tribune de Genève» qui a couvert le séjour pour le compte de ce journal contactée le samedi dernier par France 5, avait confirmé que ces sources lui ont confié que Bouteflika n’était pas en état d’être transporté. Hospitalisé pour subir des contrôles médicaux à l’hôpital universitaire de Genève, il est en fait, comme le révélait la «Tribune de Genève», en soins continus et «sous menace vitale permanente». De quoi renforcer la détermination du peuple algérien, qui n’a aucune information des médias officiels sur l’état de santé de son président. Du coup, leurs regards se sont tournés vers Genève.

L’atterrissage de cet avion à l’aéroport de Boufarik n’a pas n’ont plus manqué d’ombre. La primeur a été donné à la chaîne de télévision d’Anis Rahmani Ennahar TV qui a diffusé l’image d’une Mercedes dans laquelle, selon son commentateur Bouteflika s’y trouve dans le siège avant sans pour autant être clairement visible pour s‘en convaincre. Cela suppose, si l’on suit cette chaîne, que le président est descendu lui même sans l’aide de personne et y a pris siège dans cette voiture.  

Au moment même où il était dans l’avion entre la Suisse et l’Algérie, 10 000 personnes manifestaient en France, et encore des milliers d’autres en Algérie, en Angleterre, le Canada et dans le monde, contre sa candidature à un 5e mandat. Rappelons que selon l’Institut français des statistiques, la communauté algérienne en France est estimée à 760 000 et si l’on compte leurs enfants, elle atteint 1,7 million.

Ce même jour, les Tunisiens et la communauté algérienne y a pris part à une manifestation dans plusieurs villes de Tunisie en dépit de leur interdiction par le ministre de l’Intérieur tunisien.

En Algérie, l’armée a changé de ton pour déclarer par le biais du vice-ministre de la Défense nationale «qu’elle partage avec le peuple les mêmes principes». Lors de sa visite ce dimanche dans plusieurs écoles militaires, ce responsable militaire est allé beaucoup plus loin devant les élèves qui représentent la génération future de l’armée en vantant le mérite de ce soulèvement populaire en déclarant que «l’Algérie et l’armée sont certainement chanceuses d’avoir ce peuple».

L’activité économique est actuellement perturbée par une grève lancée anonymement. La décision de fermer les cités universitaires durant ces vacances avancées a contraint les étudiants, nombreux dans les manifestations contre le 5e mandat, à rentrer chez eux a été rapidement annulée face au tollé. Une nouvelle marche estudiantine est prévue mardi pour la 3e semaine consécutive. 

Des défilés lycéens ont également été signalés dans plusieurs villes du pays, où de nombreux lycées sont fermés, premier jour de semaine. Etudiants et enseignants occupent également plusieurs universités du pays, refusant de se plier à la décision des autorités, la veille, d’avancer d’une dizaine de jours à dimanche les vacances universitaires et de les allonger de fait.

Les employés de  Sonelgaz ont fait grève une heure dans la matinée et recommenceront toute la semaine, a indiqué leur syndicat. En revanche, tout le monde s’est mis en grève, au siège de la Société nationale des véhicules industriels (SNVI) Rouiba. Cette entreprise compte 6 000 employés et sa grève à été le fer de lance d’octobre 88. Maintenant en conclave avec un renfort de politiciens comme Lakhdar Brahimi et Ramdane Lamamra depuis hier, les décideurs devront sortir avec une approche dans les heures qui suivent. La probabilité d’un report des élections reste très fort.

Auteur
Rabah Reghis

 




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