Dimanche 5 novembre 2017
Le nombre d’Algériens demandeurs d’asile en France frôle les 2050
Dans son rapport publié en 2016, l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (OFPRA) rappelle que le nombre de demandeurs d’asile reste en nette augmentation par rapport à l’année 2015.
L’actualité nous montre que cette situation s’explique, avant tout, par les milliers de personnes fuyant les zones de combats en Irak et en Syrie. Mais cet afflux est également dû aux nombreux migrants (d’Afrique subsaharienne) gagnant l’Europe, via la Grèce et l’Italie, par voie maritime.
85700 demandes ont été déposées à l’OFPRA. Ce sont 24 686 demandeurs, tous confondus, qui ont obtenu le statut de réfugié, soit un taux de protection de 28,8 %.
Parmi ces demandeurs, certains sont Algériens. En 2016, 2500 Algériens ont demandé la protection de l’OFPRA. Ce contingent représente 3,1 % du nombre total de demandeurs, devant les Chinois, et derrière les Soudanais (9,2%), Afghans (8,8 %) Haïtiens (7,7 %) et les Syriens (5,7 %).
Le rapport établit également que le nombre de demandes des Algériens a connu une nette augmentation de 4,8 % par rapport à l’année 2015.
Alors comment justifier une telle augmentation ? Quels sont ces demandeurs algériens ?
Toujours selon l’OFPRA, « un grand nombre de demandes émanent de membres des forces de sécurité invoquant des menaces émanant de groupes islamistes face auxquels ils ne peuvent obtenir la protection des autorités algériennes ».
Certains demandeurs justifient le dépôt de leur demande par la crainte de persécutions en raison « d’atteintes graves en cas de retour dans leur pays, en raison de conflits d’ordre privé survenus avec des créanciers » ou encore des femmes « exposent avoir fui des violences conjugales ou des menaces émanant de leur entourage familial en raison d’une relation entretenue hors mariage ».
Outre ces demandes, l’office fait apparaître que le nombre de demandes fondées sur l’orientation sexuelle est en légère augmentation.
Par ailleurs, certains demandeurs algériens justifient la crainte de persécutions après avoir « dénoncé des actes de corruption ou de détournement de fonds publics dont ils ont été témoins à l’occasion de leurs fonctions dans l’administration ».
Enfin, des demandes, émanant de personnes appartenant à des mouvements politiques (Kabyles principalement), sont chaque année déposées auprès de l’OFPRA.
Rappelons qu’au même titre que l’ensemble des pays d’Afrique du Nord, l’Algérie ne figure toujours pas sur la liste des pays d’origine sûrs, c’est-à-dire d’un pays qui veille au respect des principes de la liberté, de la démocratie et de l’état de droit, ainsi que des droits de l’homme et des libertés fondamentales.