Site icon Le Matin d'Algérie

Le pacifiste Djamel-Eddine Oulmane jeté en prison !

DISSIDENCE CITOYENNE

Le pacifiste Djamel-Eddine Oulmane jeté en prison !

Le régime s’affole. Même les peace and love les plus authentiques ne sont pas épargnés par la répression dans l’Algérie du « dialogue ».

C’est en compagnie d’un groupe de manifestants que Djamel-Eddine Oulmane a été arrêté ce vendredi 17 janvier. 

Médecin retraité, musicien, graphiste, sculpteur et ancien élève du lycée Emir Abdelkader (ex-Bugeaud)  Djamel-Eddine Oulmane  arbore le look d’un pur rescapé de mai 68. C’est un artiste d’une sensibilité qui détonne.

Jeans, t-shirt, casquette, bandana vert ou rouge sur la tête, il est de toutes les marches : vendredi, mardi ou quelque autre jour de la semaine Djamel Eddine est là. Fidèle aux siens, à ses convictions. L’homme est trempé dans l’acier de la révolution pacifique. 

Au fil des semaines, il devient une figure familière du paysage hirakiste algérois. Les marcheurs finissent par le connaître et le reconnaître. Indépassable, il est aussi celui que tout le monde apprécie, cherche et écoute.

Brandissant chaque semaine une nouvelle pancarte réalisée par lui-même, il discute, débat, sympathise avec qui veut bien. Affable, poli et toujours respectueux comme un médecin sait l’être il a su gagner le respect des manifestants. Il est dans son élément parmi le peuple en révolte. 

C’est dans cette «nouvelle Algérie », cette « deuxième république » que l’on cherche à promouvoir, que l’on interpelle et que l’on présente un inconditionnel de la paix et de la non-violence au procureur de la république pour délit de manifestation pacifique. 

Sur le mur de son compte Facebook on peut voir une photographie de lui, tenant une guitare, ayant  pour légende cette citation de Nietzsche : « une vie sans musique est tout simplement une erreur ». 

Demain, pendant que Tebboune parlera de paix en Libye à Berlin, un médecin retraité qui a dédié sa vie pour les autres et ces derniers mois à participer à la lutte contre le clan mafieux des Bouteflika va passer devant un juge. Un de ces mêmes juges sans doute qui ont envoyé des dizaines de jeunes manifestants en prison.

Onze mois après ce 5e mandat qui a poussé dans les rues tout un peuple, nous en sommes encore face à un régime qui ne sait faire que ce qu’il fait depuis 1962.  

Auteur
La rédaction

 




Quitter la version mobile